Ravitailleurs américains : Boeing pourrait jeter l’éponge

 
 
[11/08/2008 18:25:06] NEW YORK (AFP)

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Le logo de Boeing (Photo : Larry W. Smith)

L’avionneur américain Boeing pourrait jeter l’éponge dans l’appel d’offres pour fournir à l’US Air Force une nouvelle flotte d’avions ravitailleurs, n’étant pas sûr de pouvoir répondre dans les temps aux nouveaux critères, avance lundi le site Aviation Week.

Boeing envisage “fortement” de ne pas présenter d’appareil pour l’appel d’offres révisé le mois dernier, selon le magazine spécialisé, qui cite des sources proches du constructeur aéronautique.

Les hésitations de Boeing surviennent “alors que la division défense du groupe tente d’apporter une réponse aux nouveaux critères dans les temps impartis par le gouvernement”, indique Aviation Week.

Selon la presse américaine, les commentaires préliminaires des avionneurs en lice sont attendues par le Pentagone cette semaine, avec comme échéance le 1er octobre pour le dépôt formel des offres.

Contacté par l’AFP, Boeing n’a ni confirmé ni démenti cette information.

“Boeing ne discute pas des délibérations internes relatives au contrat sur les avions ravitailleurs”, a déclaré Dan Beck, un porte-parole de Boeing.

“Nous avons soumis nos commentaires et devons rencontrer des représentants du gouvernement demain” mardi, a-t-il ajouté.

Le porte-parole n’a pas précisé l’heure de la rencontre, qui doit avoir lieu sur la base de Wright-Patterson dans l’Etat de l’Ohio, a-t-il indiqué.

A la Bourse de New York, l’action Boeing cédait 1,49% à 66,85 dollars vers 16H50 GMT.

Le scénario d’un abandon de la course par Boeing laisserait sans compétition ce juteux contrat, d’une valeur de 35 milliards de dollars pour fournir 179 avions ravitailleurs, alors que l’avionneur américain est à l’origine de la remise en jeu de l’appel d’offres. Celui-ci avait été attribué en février au tandem formé par les groupes américain Northrop Grumman et européen EADS, au détriment de Boeing.

Selon Aviation Week, l’évolution de cet appel d’offres, si jamais un seul candidat devait rester en lice, n’est pas certaine à ce stade du dossier.

Pour ce contrat, l’une des commandes les plus importantes passées par l’armée ces dernières années, il s’agit d’un nouveau rebondissement alors que l’US Air Force avait initialement passé commande auprès de Boeing en 2003 pour renouveler sa flotte vieillissante de ravitailleurs.

Dans les derniers développements de cette commande, le Pentagone a remis en jeu le 9 juillet ce contrat, et présenté la semaine dernière des critères révisés à Boeing et à Northrop-EADS.

Ces critères répondent aux critiques de membres du Congrès, qui ont forcé le Pentagone à recommencer à zéro la procédure.

Cela fait cinq ans que l’armée de l’Air prévoit de renouveler ses avions ravitailleurs jusqu’ici tous fournis par Boeing. Mais la procédure a été entachée de plusieurs scandales, qui ont valu l’annulation de la commande à Boeing et une première remise en jeu de l’appel d’offres.

L’annonce du choix du consortium Northrop-EADS en février avait suscité une levée de boucliers protectionniste au sein de la classe politique, ainsi que les foudres de Boeing.

En mars, Boeing portait plainte devant la Cour de comptes américaine (GAO) contre la décision du Pentagone, jugeant que le Pentagone avait favorisé le tandem rival et son KC-35, version militaire de l’Airbus A330, face au KC-767, dérivé du Boeing 767.

La Cour des comptes américaines avait tranché en juin en faveur de Boeing, en recommandant au Pentagone de “rouvrir les discussions” en raison d’erreurs dans le processus de sélection.

 11/08/2008 18:25:06 – Â© 2008 AFP