L’euro, encore en petite forme face au dollar, risque de tomber plus bas

 
 
[12/08/2008 16:19:40] LONDRES (AFP)

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Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

L’euro, déjà en petite forme mardi face au dollar, était encore tiré à la baisse par les inquiétudes pesant sur les perspectives économiques de la zone euro et menaçait de poursuivre son déclin dans un contexte de difficultés partagées par l’ensemble des pays industrialisés.

Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris) mardi, l’euro baissait à 1,4889 dollar, contre 1,4898 dollar lundi vers 21H00 GMT.

La devise européenne baissait également face au yen, à 163,77 yens pour un euro, contre 164,04 lundi.

Le dollar était stable face à la monnaie japonaise, à 110,11 yens pour un dollar, contre 110,10 yens lundi, un niveau proche de son plus haut depuis sept mois.

Mardi matin, l’euro s’est échangé sous 1,49 dollar, touchant un nouveau plus bas depuis le 26 février à 1,4816 dollar pour un euro.

Les différentes interventions de la part de la Banque centrale européenne (BCE), qui a retiré au total 21 milliards d’euros de liquidités excédentaires du circuit monétaire européen après avoir annoncé lundi une opération de refinancement en dollars d’un volume de 20 milliards, n’ont pas suffi à redresser la barre.

Lundi, la production industrielle de la France, deuxième économie de la zone euro, avait affiché un nouveau recul en juin après une chute en mai.

La BCE reste enfermée dans le même casse-tête, avec un marché du crédit asphyxié, une hausse des prix menaçant de s’emballer et une croissance que les économistes prévoient anémique, voire négative au deuxième trimestre.

La semaine dernière, la BCE a laissé inchangé son taux directeur à 4,25%, son président Jean-Claude Trichet ayant reconnu la matérialisation de “certains risques” pour la croissance.

Alors que certains analystes estiment que la BCE pourrait assouplir son taux dès le mois de septembre, Klaus Liebscher a déclaré qu’il n’y avait “pas de place pour la complaisance” contre l’inflation, tandis qu’un autre membre du conseil de la BCE, Bini Smaghi, “a averti que l’économie européenne ralentissait bien plus que ce qui était anticipé”, rapportait Barclays Capital.

Les difficultés de la zone euro sont partagées par les autres pays industrialisés : les analystes s’attendent à ce que le Japon annonce mercredi une contraction de son économie au deuxième trimestre, tandis que la Banque d’Angleterre rendra son rapport trimestriel sur l’inflation et que des chiffres sur les ventes de détail aux Etats-Unis ainsi que sur la production industrielle européenne seront également attendus.

Point focal des marchés, des estimations sur la croissance européenne seront publiés jeudi mais aussi l’indice des prix en Europe et aux Etats-Unis.

En outre, selon certains analystes, les craintes suscitées par le conflit entre la Géorgie et la Russie, dont l’Europe est dépendante pour son approvisionnement en pétrole et en gaz, pèseraient également sur l’euro.

“La faible tentative de l’euro pour se reprendre a été éclipsée rapidement par l’intensification des combats, qui a servi aux cambistes d’excuse supplémentaire pour se débarasser de leur euros” commentait Mitul Kotecha de Calyon.

La livre britannique reculait face à l’euro, à 78,32 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,8994 dollar pour une livre, après avoir touché un nouveau plus bas depuis novembre 2006 à 1,8970.

La devise helvétique était en baisse face à l’euro, à 1,6220 franc suisse pour un euro, comme face à la monnaie américaine, à 1,0908 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or cotait 811,60 dollars contre 852,50 dollars la veille au fixing du soir.

 12/08/2008 16:19:40 – Â© 2008 AFP