UBS restructure ses activités après une nouvelle perte trimestrielle

 
 
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ésident de la banque suisse UBS en conférence de presse le 12 août 2008 (Photo : Michele Limina)

[12/08/2008 12:18:41] ZURICH (AFP) La banque suisse UBS a annoncé mardi une restructuration de ses activités, mettant ainsi un terme à son modèle historique de banque intégrée, après avoir terminé dans le rouge pour le quatrième trimestre consécutif et subi une nouvelle dépréciation d’actifs.

L’établissement helvétique va scinder ses divisions –banque d’affaires, gestion de fortune et gestion d’actifs– en trois entités autonomes.

Le modèle de banque intégrée avait été vivement attaqué depuis l’éclatement de la crise du “subprime”, notamment par le fonds d’investissement britannique Olivant, l’un des principaux actionnaires.

Ces trois entités seront “dotées d’un pouvoir et d’une responsabilité opérationnelle accrus”, a précisé UBS, qui compte achever ce processus d’ici fin 2009.

“Chacune de ces divisions est une activité efficace (et) viable”, a estimé le président Peter Kurer.

Ce dernier a cependant exclu pour l’heure toute cession d’une ou de plusieurs activités.

“Il est possible que nous gardions, que nous vendions, que nous entrions dans une collaboration ou une coentreprise à un moment donné”, a affirmé M. Kurer, ajoutant que “pour l’instant, nous n’avons absolument pas de projet concernant un désinvestissement ou une vente” de divisions.

Cette opération permet surtout à UBS de séparer sa division phare, la gestion de fortune, domaine dans lequel le groupe est leader mondial, de la banque d’affaires, principale responsable de la débâcle dans la crise des crédits hypothécaires.

Face à la détérioration des marchés, UBS a terminé pour le quatrième trimestre dans le rouge, avec une perte nette de 358 millions de francs suisses (220 millions d’euros) au deuxième trimestre, contre un bénéfice net de 5,6 milliards un an plus tôt.

Le groupe fait ainsi pire que les prévisions des analystes, qui s’attendaient à une perte nette de 187 millions.

Ce résultat négatif est essentiellement dû à une nouvelle dépréciation d’actifs de 5,1 milliards de dollars sur la période, qui porte le total des dépréciations à 42,5 milliards de dollars, faisant de la banque l’un des établissements mondiaux les plus exposés.

UBS a cependant réussi limiter les dégâts, avec un crédit d’impôts de 3,9 milliards de francs suisses.

Mais UBS a continué à voir sa clientèle lui retirer ses actifs. Sur la période, le reflux net d’argent nouveau a été de 43,8 milliards de francs suisses (27 milliards d’euros), contre un afflux de 34 milliards sur la même période un an plus tôt.

“Ce résultat n’est pas satisfaisant, nous avons perdu des parts de marché tous azimut”, a indiqué le directeur général Marcel Rohner lors d’une conférence de presse, ajoutant que le reflux d’argent nouveau était un problème à court terme.

“Nous pensons avoir atteint le creux de la vague (…), cela prendra du temps de revenir vers des niveaux plus normaux”, a-t-il ajouté.

La banque “ne prévoit pour le second semestre pas d’amélioration des tendances économiques actuelles et de la mauvaise orientation des marchés financiers”, a souligné l’établissement.

UBS a aussi annoncé une restructuration de sa direction, en confirmant notamment la candidature du président de Swiss Life, Bruno Gehrig, au conseil d’administration.

Le directeur financier Marco Suter sera, par ailleurs, remplacé au 1er septembre par John Cryan, issu de la banque d’affaires.

A la Bourse suisse, le titre UBS a ouvert dans le rouge avant de repartir en hausse de 3,45% à 23,98 francs suisses vers 11H22 GMT, les analystes ayant favorablement accueilli la réorganisation de la banque.

UBS, dont l’action a perdu plus de 66% depuis l’été dernier, “n’est pas à vendre” a répété M. Kurer.

 12/08/2008 12:18:41 – Â© 2008 AFP