[13/08/2008 23:07:28] MADRID (AFP) Le gouvernement socialiste espagnol, taxé d’immobilisme par l’opposition dans le combat contre la crise économique, s’est mobilisé mercredi, avec l’annonce d’un plan de réformes, pour lequel le chef du gouvernement a interrompu ses vacances. José Luis Rodriguez Zapatero est revenu mercredi à Madrid pour présider exceptionnellement la commission aux affaires économiques du gouvernement, avant de tenir jeudi un conseil des ministres extraordinaire dédié à l’économie. La présidence de la commission aux affaires économiques est généralement assurée par le ministre de l’Economie, Pedro Solbes. Elle a adopté mercredi un train de 24 réformes destinées à relancer l’économie espagnole, qui subit un fort coup d’arrêt depuis le début de l’année 2008. La commission “a donné son feu vert à un accord qui sera approuvé demain (jeudi, ndlr) en conseil des ministres et qui contient 24 réformes”, qui seront mises en oeuvre en 2008 et 2009 dans les secteurs du “logement, transport, énergie, télécommunications et services”, selon le ministère de l’économie. Le gouvernement ne précise pas si ces mesures sont totalement inédites ou si elles recoupent certains projets déjà annoncés, comme par exemple un plan d’économie d’énergie visant à réduire de 10% la consommation annuelle du pays en pétrole, ou bien un projet d’achat de terrains pour construire des logements sociaux. Ce plan de réforme s’ajoutera à un train de mesures de relance à court terme de 18 milliards d’euros déjà annoncé. José Luis Rodriguez Zapatero présidera jeudi un conseil des ministres extraordinaire, en plein mois d’août, alors que le conseil des ministres de rentrée est prévu le 29 août. Il semble que le gouvernement veuille occuper le terrain, alors que l’opposition ne cesse de l’accuser de ne rien faire pour enrayer la chute de l’économie d’un pays qui a été parmi les plus dynamique de la zone euro ces dernières années. Après une décennie de forte croissance (3,8% en 2007), l’Espagne est frappée par un fort ralentissement, conséquence du retournement du marché immobilier, de la crise financière et de l’envolée du prix du pétrole. Le gouvernement ne prévoit que 1,6% de croissance en 2009, et certains observateurs vont même jusqu’à évoquer une possible récession. Le chiffre provisoire de la croissance du deuxième trimestre doit être publié jeudi par l’institut national de la statistique (INE). Selon les estimations de la banque d’Espagne, dévoilées fin juillet, la croissance n’a été que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier. De plus, le gouvernement n’a pas vraiment connu de trêve estivale, les mauvaises nouvelles s’accumulant, comme la hausse de 1,5% du nombre de demandeurs d’emplois annoncée le 4 août ou le niveau record de l’inflation au mois de juillet confirmé mercredi, à 5,3%. La commission aux affaires économiques du gouvernement a également approuvé la suppression de l’impôt sur la fortune, une promesse électorale de M. Zapatero lors de la campagne des législatives de mars. Le gouvernement a prévenu qu’il serait impossible de ne pas suivre une cure “d’austérité fiscale”. Le plan prévoit aussi “des initiatives pour améliorer le financement de l’acquisition de logements sociaux et le financement des petites et moyennes entreprises, ce qui suppose d’injecter 20 milliards d’euros de liquidités entre 2009 et 2010”. |
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