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[14/08/2008 07:09:52] PARIS (AFP) Les prix moyens des chambres d’hôtel en France ont progressé deux fois plus vite que l’inflation depuis 2001, une tendance qui s’est accélérée au premier semestre 2008, en pleine polémique sur le pouvoir d’achat. “De nombreux clients se trouvent lassés ou désabusés face à des hausses de tarifs qui ne s’accompagnent pas forcément d’un enrichissement de la prestation”, a commenté Mark Watkins, président du cabinet spécialisé Coach Omnium. De janvier 2001 à juillet 2008, l’indice global des prix dans l’hôtellerie a augmenté de 41%, soit plus du double du taux de l’inflation générale (17%), selon les calculs de l’Insee communiqués à l’AFP. Et sur les six premiers mois de l’année, la hausse des prix dans l’hôtellerie a atteint 7,4%, soit plus du triple de l’inflation globale (2,1%). De quoi grever le budget des vacanciers, pour lesquels l’hôtel représente environ la moitié des dépenses d’un séjour, selon le cabinet Protourisme. “L’envolée des prix du pétrole a alourdi la facture de gaz et de l’électricité des hôteliers”, a relevé Géraldine Seroussi, responsable des statistiques de l’indice des prix chez l’Insee. Autres facteurs d’explication: “la hausse des prix de l’alimentation et les augmentations successives du Smic en mai et juillet”, sensibles pour un secteur qui emploie de nombreux salariés de cette catégorie salariale. En huit ans, le prix moyen d’une chambre dans un hôtel 1 étoile est passé de 28,97 euros la nuit à 41,09 euros (+41,8%), pour un 2 étoiles de 46,43 euros à 66,46 euros (+43,1%) et pour un 3 étoiles de 96,41 euros à 137,33 euros (+42,4%), selon l’Insee. Pour Didier Arino du cabinet Protourisme, “ce sont les grandes chaînes comme Accor qui donnent le ton”. Et “quand les clients décrochent parce que les prix crèvent le plafond comme cela été le cas en juillet, il y a des promotions”. Les prix chez Accor “n’ont pas augmenté davantage que l’inflation, avec des hausses entre 2 et 2,5% pour le client en moyenne au premier semestre”, a fait cependant valoir son directeur financier, Jacques Stern. Dans la mesure où Accor compte à 70% une clientèle d’affaires “à haute contribution”, le prix moyen des chambres haut et milieu de gamme vendues par le groupe sur le semestre a augmenté de 5,4% en France sur une base comparable, a-t-il expliqué. 42% des clients d’hôtels jugent néanmoins les prix trop élevés en France, selon un sondage de Coach Omnium réalisé en juin. Si les ménages modestes mettent en avant leur manque de moyens financiers, les couches moyennes et supérieures déplorent surtout “la pauvreté de la prestation”. Selon ce sondage, l’accueil dans les hôtels est jugé insuffisant par 36% des clients. 35% se plaignent du bruit, 28% de la restauration et 23% déplorent un “manque de propreté”. Un quart des 18.000 hôtels classés en France est vétuste, juge le Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie Française, présidé par M. Watkins. Des critiques réfutées par la première organisation patronale des hôteliers, l’Umih, où l’on estime que “la très grande majorité des chambres d’hôtels sont en parfait état”. Quant aux prix, “ils fluctuent en fonction de l’offre et de la demande, et la demande a été forte sur Paris en juillet”, a fait valoir Bertrand Lecourt, président de la chambre syndicale des hôteliers de Paris. Sur un plan international, Paris reste compétitif, selon le cabinet MKG: avec une chambre à 197 euros en moyenne en 2007, les hôtels parisiens sont moins chers qu’à Londres ou New York. |
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