L’Allemagne affiche un recul du PIB pour la première fois en quatre ans

 
 
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érence de presse à Berlin le 23 janvier 2008 (Photo : Marcus Brandt)

[14/08/2008 08:15:13] BERLIN (AFP) L’Allemagne a connu au deuxième trimestre une baisse de 0,5% de son Produit intérieur brut (PIB), ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’été 2004, selon un communiqué jeudi de l’Office fédéral des statistiques.

Dans le même temps, l’Office a révisé en baisse la croissance du premier trimestre, à 1,3%. Le chiffre publié jusqu’alors, de 1,5%, avait étonné par sa robustesse.

Un recul du PIB entre avril et juin était largement attendu, et même de plus grande ampleur. “C’est moins dramatique que ne le laissaient redouter les dernières rumeurs”, souligne Arnd Schäfer, analyste chez WestLB. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse de 0,7%, dernièrement le chiffre de 1% avait circulé dans la presse allemande.

Selon Destatis, le deuxième trimestre a été caractérisé par “des dépenses de consommation des ménages en recul et des investissements plus faibles”. Le secteur de la construction notamment a souffert, comme prévu: la météo clémente de l’hiver avait permis à l’Allemagne d’échapper au traditionnel creux saisonnier dans ce domaine, mais du coup le rebond du deuxième trimestre n’a pas eu lieu non plus.

Le commerce extérieur a apporté pour sa part une contribution positive à la croissance, mais principalement du fait d’un recul des importations, ce qui n’augure rien de bon.

Après avoir étonnamment bien résisté aux turbulences de la conjoncture mondiale pendant les premiers mois de l’année, notamment grâce à la solidité de son industrie et aux carnets de commandes bien remplis de ses entreprises, l’économie allemande a donc été elle aussi rattrapée par la crise. L’industrie montre de clairs signes de ralentissement, tandis que l’inflation élevée pèse sur le moral des consommateurs et freine leurs dépenses.

Après deux trimestres, l’acquis de croissance s’affiche à +0,8%. “Le résultat de la première moitié de l’année est conforme aux attentes’, réagit Sylvain Broyer, analyste chez Natixis.

Le gouvernement table sur un chiffre de 1,7% pour l’ensemble de l’année, un objectif encore réalisable. D’ailleurs le ministre de l’Economie, le conservateur Michael Glos, l’a confirmé.

“Nous avions prévu l’affaiblissement de la croissance au deuxième trimestre”, a-t-il réagi dans un communiqué. L’économie allemande a toutefois augmenté sa compétitivité internationale et sa résistance aux crises ces dernières années, a ajouté le ministre conservateur.

“L’économie allemande ne devrait pas tomber en récession au troisième trimestre”, renchérit l’analyste de Natixis, qui mise sur une légère hausse du PIB entre juillet et septembre grâce à un rebond des dépenses des ménages, après la forte baisse des prix du pétrole qui devrait soulager la facture carburant et énergie.

Mais “les perspectives pour l’économie allemande restent sombres”, prévient-il. Le pays, dont l’économie est traditionnellement tirée par les exportations, va souffrir du ralentissement de la conjoncture mondiale.

Pour son confrère d’UBS, Martin Lueck, la baisse du PIB marque “la transition vers une croissance bien plus faible au cours des trimestres à venir”. Une récession — à savoir deux trimestre de baisse du PIB d’affilée — n’est pas exclue à ses yeux, même s’il juge l’Allemagne “plus robuste que la plupart des grandes économies occidentales”, et notamment que ses partenaires européens comme la France ou l’Italie.

 14/08/2008 08:15:13 – Â© 2008 AFP