La BCE, toujours inquiète pour l’inflation, prône la modération salariale

 
 
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éenne, à Francfort (Photo : Dominique Faget)

[14/08/2008 09:11:41] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a mis en garde contre des hausses salariales élevées sur fond de risques inflationnistes persistants et d’affaiblissement de l’économie, dans son bulletin mensuel paru jeudi.

“Il est toujours crucial d’éviter de larges effets de second tour dans la fixation des salaires et des prix”, qui pourraient conduire à une surchauffe inflationniste durable, écrit l’institut monétaire dans ce rapport.

La BCE n’a de cesse d’appeler à la modération salariale, alors que les taux d’inflation grimpent depuis l’automne, ce qui entame le pouvoir d’achat des ménages et conduit les syndicats à réclamer des hausses salariales conséquentes.

Mais la BCE craint que cela ne conduise à un dérapage durable et incontrôlable des prix. Au-delà, le danger d’une nouvelle flambée des prix des matières premières et des aliments reste aigu, selon les banquiers centraux.

L’inflation a atteint un record de 4,1% en juillet dans la zone euro, selon un chiffre provisoire, de quoi conforter la BCE dans sa politique de taux et “appuyer le raisonnement derrière la décision d’augmenter les taux directeurs en juillet”, écrit-elle. Le principal taux a grimpé d’un quart de point à 4,25%, un geste dont la pertinence a été critiquée dans les rangs politique mais aussi économique alors que la conjoncture s’essoufle.

La BCE a de nouveau reconnu dans son rapport que la croissance du deuxième trimestre avait été plus faible que celle du premier et que les perspectives pour l’économie demeuraient incertaines en raison notamment de la très forte volatilité des prix des matières premières et des tensions persistantes sur les marchés financiers.

Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a quelque peu rééquilibré son message jeudi dernier, en pointant davantage les menaces pour la croissance, tout en réaffirmant ses vives inquiétudes pour l’inflation et sa détermination à lutter contre la hausse des prix. Les économistes misent désormais sur un statu quo monétaire pour les mois à venir, la suite des événements dépendant largement de l’ampleur et du rythme du ralentissement de l’économie.

 14/08/2008 09:11:41 – Â© 2008 AFP