Les prix du pétrole repartent à la baisse, craintes sur l’économie mondiale

 
 
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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[14/08/2008 17:22:54] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole repartaient à la baisse jeudi en fin d’après-midi, alors que les craintes économiques l’emportaient sur les chiffres haussiers des stocks américains publiés la veille et sur les craintes géopolitiques persistant dans le Caucase.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent pour livraison en septembre cédait 1,07 dollar à 112,40 dollars, par rapport à la clôture de mercredi soir, sur l’InterContinental Exchange de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en septembre perdait 1,66 dollar à 114,34 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après avoir rebondi de près de 3 dollars mercredi, les cours du pétrole repartaient à la baisse jeudi en fin d’échanges européens.

“Les acteurs du marché restent préoccupés par la demande pétrolière, dans un contexte où le ralentissement des économies limite la progression” de la consommation pétrolière, a expliqué Nimit Khamr, analyste de la maison de courtage.

“Ce matin (jeudi) des chiffres ont montré que l’économie européenne s’est contractée de 0,2% au deuxième trimestre” pour la première fois depuis la publication de données européennes en 1995, a-t-il expliqué.

En effet, les craintes d’une récession prennent de la consistance dans la zone euro, dont l’économie s’est contractée au deuxième trimestre pour la première fois de son histoire.

“En outre, les chiffres en Chine montrent que la production industrielle a ralenti, alors que les industriels sont aux prises avec des coûts en hausse et une baisse des exportations. Il est donc clair que le ralentissement économique est un phénomène mondial, englobant la Chine, qui a été l’une des principales forces derrière la hausse des prix du pétrole ces dernières années”, ajoutait Nimit Khamar.

En raison d’un fléchissement des exportations, la valeur ajoutée de la production industrielle en Chine a progressé de 14,7% en glissement annuel en juillet, une décélération, après un premier semestre à +16,3%.

Selon des analystes, le marché réagit également aux chiffres américains de l’inflation.

Les prix à la consommation ont de nouveau bondi en juillet aux Etats-Unis, et l’inflation annuelle a atteint son niveau le plus élevé en 17 ans et demi, ce qui place la banque centrale dans une situation de plus en plus délicate: une partie des responsables de la banque centrale américaine risquent de trouver là des arguments en faveur d’une hausse des taux.

Or, un raffermissement de la monnaie américaine rend le pétrole, libellé en dollar, moins attractif pour les investisseurs étrangers.

Le rebond provoqué la veille par l’annonce d’une forte baisse des stocks d’essence aux Etats-Unis (6,4 millions de barils, le plus fort déclin depuis octobre 2002) semble donc avoir fait long feu.

Cependant, “le conflit russo-géorgien continue à soutenir les marchés de l’énergie”, observait Nimit Khamar.

Les forces russes, toujours en Géorgie où se maintient un fragile cessez-le-feu, ont été accusées jeudi par Tbilissi de “détruire” la ville de Gori et le port de Poti, mais Moscou a aussitôt démenti, expliquant la présence de ses troupes par des opérations de reconnaissance.

Sachant que plusieurs importants oléoducs transitent par la Géorgie, le conflit avec la Russie avait suscité des craintes sur les acheminenements d’hydrocarbures de la mer Caspienne vers les marchés occidentaux.

 14/08/2008 17:22:54 – Â© 2008 AFP