[15/08/2008 13:39:49] NANTES (AFP) Méditer en attendant l’avion, ne point trop s’enrichir, éviter les licenciements, rendre clients et salariés “heureux”, le dalaï lama dispense des messages bouddhiques adaptés aux “managers” dans un livre co-écrit avec un consultant qu’il rencontre régulièrement. Premier conseil: avant de diriger les autres, il faut “se diriger soi-même”. Ce qui signifie avoir l’esprit “calme, concentré et maître de soi”, explique le dalaï lama dans “Ce que le bouddhisme peut apporter aux managers”, co-écrit avec le consultant néerlandais Laurens Van Den Muyzenberg. La version française de cet ouvrage de 200 pages, sorti en anglais au printemps et traduit en 22 langues, paraîtra fin août chez Vuibert. Pour les “dirigeants très occupés”, quelques minutes de méditation en attendant l’avion ou tout simplement en marchant peuvent produire leur effet. “Au lieu de s’énerver, mieux vaut voir dans les retards indissociables de la vie du dirigeant d’entreprise, l’occasion idéale d’entraîner son esprit.” Mais aussi faire “moins de réunions”, avoir “de meilleurs relations avec ses subordonnés”, être plus “enthousiaste” et surtout “modeste” en étant “reconnaissant” envers son équipe, pour devenir “le modèle à suivre” plutôt qu’un dirigeant “m’as-tu-vu et égocentrique” qui court à la faillite. “Une entreprise dont les salariés, les clients et les actionnaires ne sont pas heureux n’a pas d’avenir”, assène le chef spirituel, exemples à l’appui. “Les bonnes nouvelles peuvent se propager lentement, les mauvaises nouvelles doivent se propager rapidement” pour permettre de régler au plus vite les problèmes, conseille-t-il. Le profit n’est qu'”une condition de survie”. “Si une entreprise perd de l’argent, elle meurt, tout comme un individu meurt sans nourriture, mais cela ne signifie pas que le but de la vie est de manger”, explique-t-il. Initialement peu rompu aux questions économiques, le dalaï lama reconnaît avoir une “sympathie naturelle” pour le socialisme. Mais, “en écoutant et en observant”, il a “fini par mettre tous ses espoirs dans l’économie de marché” lorsqu’elle est “responsable”, et se dit favorable “a priori” à la mondialisation. Son capitalisme est “moral”, empreint d’éthique, de responsabilité, de prise en compte de l’environnement, sans oublier la “chaleur humaine” et le “compassion”. Car rien ne sert à un dirigeant d’être “compétent” s’il n’a pas “la motivation juste et l’état d’esprit juste”. |
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