Croissance en berne : il est temps de “dire la vérité aux Français”, estime la presse

 
 
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çois Fillon (au centre) à l’issue du Conseil des ministres le 28 juillet 2008 (Photo : Gerard Cerles)

[18/08/2008 06:37:19] PARIS (AFP) Les éditorialistes de la presse française estiment lundi que face à la croissance en berne, il est temps d’arrêter les discours “infantilisants” et de dire enfin “la vérité aux Français” sur une probable récession économique.

“Il est temps d’arrêter les discours lénifiants et de dire la vérité aux Français sur la récession qui vient” déclare ainsi Didier Pourquery dans Libération. “Ils peuvent l’entendre. Ils y sont préparés”, estime-t-il.

Car comme le remarque Olivier Picard dans Les Dernières nouvelles d’Alsace, “face à une opinion publique intelligente qui a parfaitement compris la gravité de la situation, le discours gouvernemental français demeure obstinément infantilisant.”

Patrice Chabanet pense également, dans Le Journal de la Haute-Marne, qu’il “serait peut-être temps d’expliquer aux Français la gravité de la situation. Ils peuvent entendre ce discours dans la mesure où ils se rendent compte chaque jour de l’érosion de leur pouvoir d’achat”, écrit-il.

Les Français auraient même si bien compris la situation qu’ils ont “déjà mis en oeuvre leur propre plan de rigueur. Ils se serrent la ceinture. Contraints et forcés”, affirme Michel Vagner dans L’Est républicain.

Même son de cloche pour Christien Clerc, dans Le Télégramme, qui considère que “les Français ne sont pas dupes. Sages fourmis, ils ont anticipé la crise en réduisant bien avant les vacances leur consommation.”

Et Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées de juger à son tour que les Français “semblent avoir une perception beaucoup plus réaliste de l’économie que leur gouvernement, en adaptant leurs dépenses à l’incertitude des temps, comme en témoignent le bilan médiocre du tourisme cet été.”

Et il sera difficile de faire porter le chapeau à la conjoncture internationale, assure Olivier Provost dans La Tribune. Car “même si c’est vrai, incriminer les mouvements de l’euro face au dollar, la flambée des prix du pétrole, la crise financière, l’inflation galopante et surtout le ralentissement économique généralisé (…) est une argumentation qui n’a jamais vraiment convaincu les électeurs.”

Pour Maurice Ulrich (L’Humanité), pas de doute, la responsabilité de la récession revient au gouvernement: “La réalité c’est que toutes les mesures prises en un an par le gouvernement Sarkozy favorisent le capital et les logiques financières contre les salaires, la consommation, l’emploi productif et ce que l’on appelle l’économie réelle”, écrit -il. Avant d’asséner: “On ne peut servir à la fois les intérêts financiers et l’intérêt public.”

Quoi qu’il en soit, face à cette situation, Sébastien Lacroix pense, dans L’Union, que “l’erreur serait de retarder le train des réformes. Car, dès que les vents redeviendront favorables, sans doute fin 2009, ce sont les pays déjà restructurés qui en profiteront les premiers”, assure-t-il.

 18/08/2008 06:37:19 – Â© 2008 AFP