Chatel exclut la rigueur mais reconnaît une situation budgétaire “difficile”

 
 
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épouse à Paris le 14 juillet 2008 (Photo : Gerard Cerles)

[18/08/2008 07:54:16] PARIS (AFP) Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a exclu lundi un plan de rigueur tout en reconnaissant que la situation budgétaire était “difficile”, alors que plusieurs ministres sont conviés dans l’après-midi à Matignon pour se pencher sur la situation économique du pays.

Interrogé sur la radio BFM sur l’éventualité d’un plan de rigueur, le secrétaire d’Etat à la Consommation a expliqué: “Pourquoi pas de rigueur? Parce que la rigueur, ce serait asphyxier l’économie au moment où elle n’en a pas franchement besoin.”

“Nous avons toujours dit que la situation budgétaire est une situation difficile”, a-t-il déclaré, ajoutant que la réduction du déficit budgétaire n’était pas “une option”, mais une contrainte “qui nous est imposée par nos engagements européens”.

Le ministre a par ailleurs réfuté le terme de “récession”. “Techniquement, la récession, c’est deux trimestres consécutifs de recul du produit intérieur brut. Nous n’en sommes pas là, même si vous le savez, la situation n’est pas facile au niveau international”, a-t-il commenté.

Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget) et les secrétaires d’Etat Luc Chatel (Consommation), Laurent Wauquiez (Emploi), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Hervé Novelli (PME) sont conviés à Matignon pour “analyser les causes” de la dégradation de la conjoncture internationale, et “identifier les réponses qui devront y être apportées”.

Cette réunion a été convoquée peu après l’annonce jeudi d’un recul de 0,3% du PIB au deuxième trimestre, premier cas de croissance “négative” depuis la fin 2002.

“Eric Woerth va faire un point sur la situation des finances publiques, sur les tendances qui sont les nôtres, et sur la préparation du budget 2009”, a souligné Luc Chatel, précisant que l’objectif d’équilibrer les finances publiques en 2012 était maintenu.

“Je ne vais pas vous mentir et vous dire que tout va bien dans le domaine budgétaire, la situation est tendue. Mais j’allais dire: raison de plus pour mettre en forme des réformes”, a souligné M. Chatel.

Interrogé sur une éventuelle initiative européenne, alors que toute la zone euro est touchée par le ralentissement économique, Luc Chatel a indiqué que “le Premier ministre souhaite évoquer cet après-midi ces questions”.

“Au moment où nous présidons l’Union européenne, on voit bien que nous avons une problématique mondiale et européenne”, a-t-il dit.

“A partir du moment où nous avons une politique monétaire commune, (…) on peut imaginer avoir des réflexions à partager dans les prochaines semaines sur les conséquences de la crise économique mondiale sur l’économie européenne”, a-t-il ajouté.

Reconnaissant dans une interview aux Echos, que l’objectif de la réunion n’était pas d’aboutir immédiatement à un “plan d’annonces”, il a indiqué qu’il ferait “dans les prochaines semaines” des propositions concernant “les crédits aux particuliers”.

 18/08/2008 07:54:16 – Â© 2008 AFP