Wall Street s’inquiète de la propagation des pressions inflationnistes

 
 
[19/08/2008 16:12:42] NEW YORK (AFP)

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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

La Bourse de New York accentuait ses pertes mardi en matinée, inquiète de la progression continue de l’inflation et de l’effondrement persistant de l’immobilier: le Dow Jones perdait 0,99%, et le Nasdaq 0,94%.

Vers 14H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) reculait de 113,66 points, à 11.365,73 points, et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 22,76 points à 2.394,22 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 points cédait quant à lui 11,16 points à 1.267,44 points (-0,87%).

“Les données économiques ont déçu”, expliquaient les analystes du site d’informations financières Briefing.com.

La hausse des prix à la production, l’une des mesures de l’inflation, a été deux fois plus forte que prévu en juillet, ressortant à 1,2% contre 0,6% attendu. L’indice de base (hors alimentation et énergie) a également déjoué les projections: +0,7%, contre une augmentation de seulement 0,2% escomptée.

Sur un an, l’inflation mesurée par les prix à la production a atteint un niveau (9,8%) plus vu depuis 27 ans.

“Ces chiffres montrent que l’inflation touche désormais tous les secteurs de l’économie et que la détérioration de la conjoncture économique se poursuit”, a commenté Peter Cardillo, analyste au cabinet Avalon Partners.

Le secteur immobilier, à l’origine de la crise, a par ailleurs montré de nouveaux signes d’essouflement. Les mises en chantier de logements se sont établies à 965.000 (en rythme annuel), proche des 960.000 attendues. C’est le niveau le plus faible depuis mars 1991, au moment de la précédente crise de l’immobilier.

Pour les analystes, ce recul de l’immobilier suggère que le secteur essaie encore d’écouler les nombreuses saisies dues aux défauts de paiements des ménages américains insolvables.

Affaiblie par la crise, la banque d’affaires Lehman Brothers chutait encore de 5,32%, le quotidien Wall Street Journal rapportant qu’elle serait en discussions pour céder sa division activités d’investissements, tandis que des sources de marché indiquaient qu’elle devait lever de l’argent pour nettoyer ses bilans. Sa capitalisation (sous les 10 milliards de dollars) en fait désormais une proie.

Dans son sillage, les valeurs bancaires étaient à la peine: Merrill Lynch abandonnait 2,04%, Citigroup 2,04%, Bank of America 3,28%, JPMorgan 3,59%, Morgan Stanley 4,12%, et Wells fargo 4,44%. Les poids lourds du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, qui avaient déjà chuté lundi, lâchaient respectivement 2,60% et 5,47%.

Le titre du groupe de défense General Dynamics perdait 0,52%, après l’acquisition de l’avionneur suisse Jet Aviation.

Lundi, le retour des craintes sur l’ensemble du secteur financier à la suite de rumeurs de recapitalisation des deux géants du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae avait plombé Wall Street: le Dow Jones avait perdu 1,55%, le S&P 500 1,51% et le Nasdaq 1,45%.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait marginalement à 3,814%, contre 3,816% lundi soir, alors que celui à 30 ans montait à 4,445%, contre 4,441% la veille.

 19/08/2008 16:12:42 – Â© 2008 AFP