BCE : Pas d’augmentation des taux de refinancement avec le risque inflationniste

“Il devrait être tout à fait
clair à présent que la Banque centrale européenne n’est pas encline à
baisser les taux de refinancement tant que subsiste une menace
inflationniste; de ce point de vue il se peut bien qu’on connaisse une
période de paralysie monétaire” a affirmé Sean Maloney, stratégiste
obligataire chez Nomura International Plc à Londres.

 

L’inflation de la zone euro, à 4,0%, est le double de
l’objectif de la Banque centrale européenne et ses responsables redoutent un
effet de second tour par les revendications salariales. La BCE a porté son
taux de refinancement à 4,25% en juillet 2008 pour contrecarrer les
pressions inflationnistes sans précédent, mais elle a observé le statu quo
au mois d’août. Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale
européenne a insisté sur les risques à la baisse pour la croissance et a
renouvelé la préoccupation première de la BCE qui est l’inflation. Les
marchés ont jugé ses propos plus accommodants qu’ils ne s’y attendaient.

 

Dès lors et au vu des contrats spot Eonia, le marché ne
croit plus du tout à une hausse des taux de la BCE cette année et il
anticipe une détente monétaire en avril 2009. La zone euro est à mi-chemin
d’une récession, définie techniquement comme deux trimestres successifs de
croissance négative, son PIB s’étant contracté de 0,2% au deuxième
trimestre. “La croissance ralentissant brutalement et les anticipations
d’inflation refluant, les risques d’une hausse des taux de la BCE à court
terme ont été balayés” note note Aurelio Maccario d’UniCredit qui ajoute :
“Il faudra attendre un peu avant que la BCE n’assouplisse sa position mais
pas au-delà du premier semestre de l’année 2009. Nous anticipons d’ici là
des taux stables, les baisses démarrant à la mi-2009 lorsque l’inflation
tombera vers les 2%”.

 

*Banque centrale européenne

 

D’après Reuter