Croissance : pour Fillon, les réformes engagées sont le meilleur remède à la crise

 
 
[19/08/2008 06:42:13] PARIS (AFP)

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çais François Fillon, le 18 août 2008 à Matignon (Photo : Pierre Verdy)

François Fillon, pressé par le recul du produit intérieur brut (PIB), a tenté lundi de rassurer en misant sur les réformes engagées pour répondre à l’aggravation de la crise et en écartant un plan de relance qui serait “artificiel”.

La conjoncture “sera difficile pendant quelques mois”, mais “l’essentiel est dans les réformes structurelles”, a-t-il dit, à l’issue d’une réunion de crise organisée à Matignon avec tous les ministres de la sphère économique, contraints d’écourter leurs vacances.

Insistant sur la nécessité de faire preuve de “sang froid”, le Premier ministre a refusé d’interpréter comme l’annonce d’une récession l’estimation par l’Insee d’un recul de 0,3% du Produit intérieur brut au deuxième trimestre.

Ce chiffre “n’est pas une surprise” et n’est que “le reflet français de la tendance générale de l’économie mondiale dans cette période”, c’est-à-dire “un ralentissement”, a-t-il dit.

“Nous avons besoin de réformes de structures, pas d’un plan de relance qui serait artificiel”, a plaidé M. Fillon, pour qui “l’objectif principal du gouvernement” est de “rétablir la compétitivité”.

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ût 2008 à Matignon (Photo : Pierre Verdy)

Face à l’aggravation de la crise, la marge de manoeuvre budgétaire est plus que réduite, notamment après le vote en 2007 du paquet fiscal, dont le coût est estimé à près de 13 milliards d’euros en année pleine et qui attise les critiques du PS.

M. Fillon a maintenu l’objectif de déficit public pour 2008 à 2,5% du PIB et promis de ne pas “lâcher” en matière de dépenses publiques. Quant aux prévisions de croissance pour 2009, elles seront “ajustées” lors de la présentation du projet de budget 2009.

Le gouvernement table pour le moment sur une croissance comprise entre 1,7 à 2% pour 2008, à rebours de la plupart des économistes, qui redoutent un chiffre plus proche de 1%.

Le Premier ministre a relevé des “éléments positifs”, citant entre autres la hausse des créations d’entreprise ou la progression du crédit.

Le Parti socialiste a dénoncé en revanche “l’autisme” du gouvernement. L’ex-ministre de l’Economie Michel Sapin a ainsi accusé M. Fillon de “nier l’existence même d’une crise et de tenter d’échapper à sa responsabilité”.

A l’inverse, l’UMP Chantal Brunel s’est réjouie que le gouvernement s’attaque, via les réformes structurelles, “à la dégradation lente et continue de la compétitivité de nos entreprises depuis 25 ans”.

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évolution annuelle depuix 2006

Sans faire d’annonces spectaculaires, François Fillon a promis de “garantir le pouvoir d’achat des plus modestes”, évoquant l’examen par les députés en septembre des projets de loi sur l’intéressement et la participation, et sur la mise en place du Revenu de solidarité active.

Il a demandé à la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, d'”accélérer l’adoption des décrets d’application de la loi de modernisation de l’économie” favorisant l’activité des PME.

Il a enfin confirmé la mise en oeuvre de la prime à la cuve “remaniée” et de la “contribution transport”, une aide financière aux déplacements domicile-travail des salariés dont les modalités seront dévoilées mi-septembre.

Sur le plan international, il a salué “une inversion de tendance”, avec la récente baisse de l’euro, du pétrole et des matières premières.

Par ailleurs, le Premier ministre a souhaité que les Européens adoptent une “réponse coordonnée” à la dégradation de la situation économique internationale, évoquant l’échéance de la prochaine réunion des ministres des Finances de l’UE, les 12 et 13 septembre à Nice pour y aborder cette question.

 19/08/2008 06:42:13 – Â© 2008 AFP