Wall Street clôture en nette baisse, effrayée par l’inflation et les banques

 
 
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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

[19/08/2008 21:15:33] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a fermé en nette baisse mardi, inquiète de la détérioration de l’économie après la progression continue de l’inflation, l’effondrement persistant de l’immobilier et les difficultés renouvelées de la finance: le Dow Jones a perdu 1,14%, et le Nasdaq 1,35%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 130,84 points, à 11.348,55, et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 32,62 points à 2.384,36, selon les chiffres définitifs de clôture.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a cédé 11,91 points à 1.266,69 (-0,93%).

Lundi, le Dow Jones avait perdu 1,55% et le Nasdaq 1,45%.

Les perspectives d’avenir des institutions financières se sont assombries mardi. Elles devraient en effet faire état de pertes colossales supplémentaires dues à la débâcle de l’immobilier et seraient contraintes de lever de nouveau de l’argent frais pour équilibrer leurs bilans, selon les informations de presse et des notes d’analystes.

La banque d’affaires Lehman Brothers, affaiblie par la crise, envisagerait de se séparer de certains actifs, selon le quotidien Wall Street Journal, tandis que des sources de marché ont indiqué qu’elle devait lever de l’argent supplémentaire pour nettoyer ses bilans. L’action, qui a perdu 13,04% mardi, vaut désormais moins du quart de sa valeur par rapport à un an plus tôt.

Dans son sillage, les valeurs bancaires ont été délaissées: Merrill Lynch a abandonné 3,72%, Bank of America 4,16%, JPMorgan 3,16%, Morgan Stanley 3,81%, Wachovia 4,41% et Wells fargo 3,51%.

Le géant de l’assurance AIG a plongé de 5,93%, les rehausseurs de crédit MBIA et Ambac de 5,49% et 5,55% respectivement.

Les poids lourds du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, qui avaient déjà chuté lundi, ont lâché respectivement 2,28% et 5,01%. Malgré des démentis, les rumeurs de quasi-nationalisation persistent autour des deux groupes, qui détiennent ou gèrent 40% des prêts au logement aux Etats-Unis.

Par ailleurs, “les données économiques ont déçu”, ont souligné les analystes du site d’informations financières Briefing.com.

Sur un an, l’inflation mesurée par les prix à la production a atteint un niveau (+9,8%) plus vu depuis 27 ans.

Le rebond des cours du pétrole, qui ont gagné près de 2 dollars mardi à New York, a par ailleurs conforté les craintes des investisseurs sur l’inflation et les conséquences du pétrole cher sur la consommation, moteur de la croissance.

Le secteur immobilier, à l’origine de la crise, a de son côté montré de nouveaux signes d’essouflement. Les mises en chantier de logements se sont établies à 965.000 (en rythme annuel), proches des 960.000 attendues. C’est le niveau le plus faible depuis plus de 17 ans.

Pour les analystes, ce recul suggère que le secteur essaie encore d’écouler les nombreuses saisies dues aux défauts de paiements des ménages insolvables.

La banque centrale (Fed) se retrouve dans une position délicate: remonter ses taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation au risque d’enfoncer l’économie, ou les laisser inchangés en courant le risque de voir les prix bondir et affecter davantage la consommation, résument les analystes.

Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a monté à 3,842%, contre 3,816% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,469%, contre 4,441% la veille.

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 19/08/2008 21:15:33 – Â© 2008 AFP