[21/08/2008 06:44:38] PEKIN (AFP) Pour Omega, chronométreur officiel des Jeux de Pékin, la fraction de seconde qui a permis au nageur Michael Phelps de remporter son septième titre olympique vaut de l’or. “La photo de Phelps gagnant à 1/100 seulement a dû faire le tour de la planète. Une fraction de seconde, même pas une main, de quoi faire prendre conscience de la complexité du chronométrage”, a déclaré à l’AFP Stephen Urquhart, le président de l’horloger suisse. Samedi, le prodige américain, de surcroît ambassadeur de la marque, a remporté la septième de ses huit médailles d’or aux Olympiades 2008, sur le 100 m papillon, avec un chrono de 50 secondes 58/100, contre 50 secondes 59/100 pour le Serbe Milorad Cavic. “Ces Jeux vont nous aider énormément, notamment aux Etats-Unis où ils sont un des rares rendez-vous internationaux suivis. Surtout avec Phelps qui bat tous les records en natation!”, a ajouté le patron d’Omega. Après plusieurs Jeux d’été d’absence, la filiale de Swatch a retrouvé son rôle de chronométreur officiel et de gestionnaire des données sportives des compétitions, déployant quelque 500 personnes sur les sites olympiques. Cette position lui permet d’être le seul parraineur dont le nom orne les enceintes sportives. Et notamment le mur du bassin olympique dans le “Cube aquatique”. De même que certaines rues de la capitale: “Dans certaines artères, d’autres marques ont dû couvrir leurs publicités”, a affirmé M. Urquhart. Omega se réjouit de l’impact en Chine même, “marché très important pour le groupe Swatch et Omega en particulier”, qui y a fait son entrée “dans les années 1992-1993”. En quinze ans, la Chine et sa classe émergente de gens aisés sont devenues le premier marché de l’horloger, représentant environ 30% de son chiffre d’affaires. Selon Hurun Report, qui établit chaque année une liste des plus riches, 800.000 personnes en Chine avaient en 2007 une fortune personnelle dépassant 1 million de dollars, et 250 supérieure à un milliard. Or 34% de ces millionnaires affichent une passion pour les montres, contre 36% pour les oeuvres d’art, bien devant les antiquités (16%) ou les voitures (14%), selon Hurun. Ces dernières années, “le marché (de l’horlogerie) a explosé”, résume M. Urquhart qui attribue les succès d’Omega à son parti pris de développer des boutiques “monomarques” (120 magasins et 60 “flagships”) car, selon lui, “les gens veulent acheter une marque”. Cela est peut-être encore un peu plus vrai en Chine qu’ailleurs, désormais un des principaux marchés du luxe de la planète, où le faste s’arbore comme distinction sociale. Au point que la concurrence se fait âpre, toutes les grandes marques de l’horlogerie tentant de s’imposer. “Il ne faut pas se leurrer, si tous arrivent sur ce marché, on ne pourra pas garder la même position”, reconnaît M. Urquhart. Mais “on peut croître énormément avec la croissance du marché chinois”, souligne-t-il aussi. En Asie, qui a représenté 44% des exportations horlogères suisses en 2007, toutes gammes confondues, Hong Hong, à la première place, a vu ses achats progresser de près de 21% au premier semestre 2008, et la Chine continentale, en troisième position derrière le Japon, de 64,1%, selon la fédération de l’industrie horlogère suisse FH. Or, au cours des dernières années, Hong Kong, autrefois synonyme de montres bon marché, s’est davantage tourné vers le moyen et haut de gamme pour satisfaire la demande grandissante en Chine. |
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