[22/08/2008 16:09:13] WASHINGTON (AFP) Le président de la Fed Ben Bernanke a estimé vendredi que la crise financière qui a débuté il y a un an ne s’était pas affaiblie et qu’elle commençait même à toucher le reste de l’économie américaine, créant “l’un des plus difficiles” contextes jamais vus. “Même si le fonctionnement de certains marchés s’est un peu amélioré, la tempête financière (…) n’a pas encore diminué, et ses effets sur l’ensemble de l’économie deviennent apparents sous la forme d’un ralentissement de l’activité économique et une hausse du chômage”, a estimé le président de la Réserve fédérale américaine (Fed). Si l’on ajoute à cela l’accélération de l’inflation, liée notamment au bond des prix des matières premières, “le résultat est l’un des environnements économiques et de politique monétaire les plus difficiles jamais vus”, a ajouté le patron de la banque centrale dans un discours lors du traditionnel symposium annuel de la Fed à Jackson Hole (ouest). M. Bernanke a jugé “encourageantes” la baisse récente du prix des matières premières et la “stabilité croissante” du dollar. Si ces phénomènes durent ils devraient, dans un contexte de croissance “qui restera sans doute en dessous du potentiel pour un moment”, conduire à “une modération de l’inflation en fin d’année et l’an prochain”, a-t-il estimé. Le président de la Fed a toutefois souligné que les perspectives d’inflation demeuraient “hautement incertaines”, et il a assuré que la banque centrale continuerait à surveiller la situation “de près”, pour agir “si besoin est” afin d’assurer la stabilité des prix. Il a par ailleurs appelé à un renforcement des infrastructures financières, notamment pour les institutions non-bancaires, afin d’éviter que ne se répète une situation de prise de risque excessive du type de celle qui a provoqué la crise actuelle. “L’une des meilleures façons de protéger le système financier contre de futurs chocs (…) est de renforcer les infrastructures financières”, a-t-il affirmé. Il a notamment souhaité que le Trésor dispose d’une plus grande autorité pour intervenir dans le cas où “la menace imminente de défaut d’une institution financière non-bancaire semble porteuse de risques importants pour l’ensemble du système”. En effet cela permettrait au gouvernement de trouver une solution pour les institutions en faillite “d’une façon qui soit ordonnée, mais aussi qui mette sur la touche les actionnaires et réduise la valeur détenue par certains créanciers”, comme c’est le cas pour les banques commerciales, a-t-il ajouté. M. Bernanke a rappelé combien l’intervention du gouvernement lors du sauvetage de Bear Stearns, en mars, avait été compliquée “par le manque de cadre statutaire clair pour traiter une situation de ce type”. Il a aussi appelé le Congrès à donner plus d’autorité à la Fed pour surveiller les systèmes de paiement. Toutefois M. Bernanke s’est dit sceptique sur l’utilité d’une surveillance plus intégrée de l’ensemble du système financier. “Il faut rester prudent car cette approche plus globale serait techniquement difficile et éventuellement très coûteuse pour le régulateur et les entreprises”, a-t-il mis en garde. De plus “la coordination internationale, déjà assez importante, devrait être encore étendue”, a-t-il ajouté. |
||
|