[24/08/2008 06:48:32] PEKIN (AFP) En organisant des jeux Olympiques de haut niveau, Pékin a imposé l’image d’une Chine moderne et efficace, dont ses entreprises pourraient être les grandes bénéficiaires tandis que l’impact sur l’économie s’annonce modéré. “Les jeux Olympiques marqueront, comme son adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce, une autre étape dans la transformation de la Chine en une économie efficace, orientée vers le marché, et financièrement sophistiquée”, a estimé vendredi dans une tribune de presse, Daniel Chui, de JF Asset Management. Pour cela, Pékin a utilisé les grands moyens: quelque 40 milliards de dollars d’investissements, faisant de ces Jeux les plus chers de l’histoire de l’Olympisme. Ajouté à des mesures extrêmes, comme la fermeture de centaines d’usines jusque dans les provinces voisines, pour assurer un air pur à ses visiteurs, la Chine a fait la preuve de son volontarisme. “Regardez le chemin accompli depuis un an. La marque Chine était alors en terrible difficulté avec l’affaire des jouets toxiques” et autres scandales sur la qualité de ses produits, commente Greg Paull, directeur à Pékin la société d’études de marché R3.
La marque Chine, dans l’esprit du public des JO, est aujourd’hui davantage associée aux sponsors nationaux, comme Lenovo, quatrième fabricant mondial de PC, Haier géant de l’électroménager, China Mobile, premier mondial par le nombre d’abonnés, etc. “En sponsorisant les Jeux d’hiver et les Jeux d’été, Lenovo est devenu une marque globale hautement reconnue”, souligne ainsi le consultant Roland Berger. Pour autant, les jeux ne devraient avoir que peu d’impact sur l’économie chinoise, selon le consensus des analystes. Les investissements, répartis sur six années de préparation, sont anecdotiques par rapport à la richesse du pays. Ils représentent moins de 1% du produit intérieur brut de la seule année 2007 (3.400 milliards de dollars) ou, comme le présente Capital Economics, “un peu moins de la moitié du budget de l’éducation l’an dernier”. Il ont en outre majoritairement servi à des projets d’infrastructures dont la capitale avait bien besoin (moins de 1,9 milliard a été consacré aux installations sportives spécifiquement construites pour les JO). “Même si Pékin n’avaient pas remporté les JO, ces projets seraient allés de l’avant”, souligne Standards and Poors. Ils entrent dans le cadre de la frénésie de travaux qui s’est emparée de la Chine ces dernières années, faisant surgir villes, voies express ou centres commerciaux: la production du secteur de la construction a été multipliée par 2,7 entre 2001 et 2006.
Dans l’immédiat, l’économie chinoise pourrait néanmoins être atteinte de ce que Marks Williams, de Capital Economics, qualifie de “crampe industrielle”: une baisse de production liée à la fermeture des usines. Mais “les installations qui ont dû réduire leur production ou fermer, ne représentent probablement que 1 ou 2% de la production industrielle nationale”, estime Tao Wang d’UBS. D’autres secteurs pourraient aussi être touchés, comme l’hôtellerie qui semble avoir enregistré des résultats décevants, ou l’organisation de congrès et salons, mis en veilleuse. Pour JP Morgan, l’activité notamment “industrie et construction, devrait redémarrer” après cette période exceptionnelle. “La fin des constructions liées aux Jeux devrait avoir un impact à court terme, avant que ne redémarrent d’autres constructions et dépenses d’infrastructures”, renchérit Tao Wang. |
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