Pour son université d’été, Attac met en place un “altervillage”

 
 
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à Berlin (Photo : Roland Magunia)

[24/08/2008 15:12:23] TOULOUSE (AFP) Le mouvement altermondialiste Attac, réuni pour son “université citoyenne” à Toulouse, fête ses dix ans d’existence et associe, pour la première fois, réflexions et pratique avec des ateliers d’actions militantes.

Durant trois jours, Attac a mis en place un “altervillage”, à 30 km de Toulouse, qui se veut un modèle d’autogestion, de réflexion, autant que de pratique pour ses militants.

Dans ce village éphémère, basé à Saint-Lys, un campement alternatif propose à ses participants de réfléchir à “la mise en oeuvre de formes d’actions et de pratiques militantes”, souligne Raphaël, membre du conseil d’administration de l’organisation altermondialiste.

Il s’agit d’appliquer “des principes de non-violence, d’autogestion, d’écogestion, et du refus de tout comportement discriminatoire”, selon Attac.

Les prises de décisions sont collectives, de même que la cuisine avec des produits bio. L’altervillage est l’occasion “de mettre en adéquation nos idées et nos modes de vie” et “si un autre monde est possible, ce camp autogéré propose de le vivre concrètement”, indique Raphaël, professeur dans un lycée près d’Aix-en-Provence.

Les participants aux ateliers apprennent à mettre en place une action, à organiser des opérations non-violentes ou de désobéissance civile, et à savoir quelle attitude adopter face aux forces de l’ordre.

Après les journées de réflexion théorique et d’échanges sur les formes d’actions, les participants ont mis leur savoir en pratique.

Confettis et coupe de champagne en mains, une trentaine de stagiaires ont mené en fin de semaine “une action non-violente mais aussi festive”, selon Xavier, autre membre d’Attac. Ils ont pénétré dans une agence immobilière du centre-ville de Toulouse, en scandant “Agence bidon, on n’est pas des pigeons!”.

Ils voulaient ainsi protester contre “les pratiques abusives des agences de listes”, qui souvent facturent abusivement des “pseudo-listes” de logements vacants.

Xavier, membre des “Désobéissants” et qui a animé à l’altervillage les trois ateliers autour de “la désobéissance civile”, a mené l’opération tout en prévenant les militants des risques encourus.

“Juridiquement on risque peu, mais c’est tout de même une violation de domicile privé”, rappelle-t-il aux participants de tous âges. “Ayez votre carte d’identité sur vous car c’est la seule chose que peut vous demander la police. Vous n’avez rien d’autre à leur déclarer et, surtout, gardez un ton mesuré et le sourire au cas où le ton monte”, recommande-t-il.

“Si on n’agit pas, on ne nous écoute pas. Par ce genre d’actions simples dans les rues, j’ai le sentiment que l’on peut obtenir des choses”, déclare Marlène, une Paloise de 27 ans qui s’est aventurée parmi la centaine de militants à l’altervillage.

“L’objectif de ce premier altervillage a surtout été de nous donner un temps de réflexion et de regard critique sur les manières de mener des actions efficaces en rapport avec les analyses altermondialistes”, souligne Raphaël, membre d’Attac depuis 2000.

“Mais attention”, prévient-il, “Attac ne va pas se transformer en groupe d’activistes car ce n’est pas son but. Attac se définit comme association d’éducation populaire tournée vers l’action”.

Ouverte vendredi, l'”université citoyenne” d’Attac doit s’achever mardi.

 24/08/2008 15:12:23 – Â© 2008 AFP