Participation au Salon Automechanica : nos professionnels font le ramadan

Par : Autres


Par Amel Belhadj Ali

Non. Le nombre de
participants tunisiens au salon international leader des activités liées à
l’automobile
’’Automechanika’’ qui démarre le 16 septembre 2008 à Francfort
en Allemagne, n’augmentera pas. Il serait plutôt en baisse. De presque la
moitié. Ils étaient 14 en 2006, ils sont 7 cette année. Les raisons
invoquées? On n’en connaît pas. Ou plutôt si. Mais elles semblent tellement
illogiques, presqu’inconcevables qu’on n’ose même en parler. Eh oui ce
désistement de la part des opérateurs dans le secteur des composantes des
pièces automobiles serait dû, selon un observateur, au timing.

Explication : cette manifestation qui se tient tous les deux ans et qui
regroupe plus de 4.600 exposants en provenance de 70 pays et regroupement
160.000 visiteurs professionnels, a lieu durant le mois sacré. Les
organisateurs auraient pourtant dû le savoir ! N’est-ce pas un manque de
respect pour les autres que de ne pas prendre en compte leurs spécificités
culturelles ? Car sous nos cieux, au mois du Ramadan, tout marche au ralenti
si ce n’est que tout s’arrête. Et cette année pas de chance, nous passons de
la séance unique estivale à la séance unique ramadanesque…Une aubaine pour
des économies développées comme les nôtres… Peut-être devrions-nous exiger
que le monde s’adapte à notre style de vie…Ou appeler, en tant que
détenteurs du savoir, des sciences et de la technologie à ce que les
opérateurs économiques à l’échelle planétaire se mettent à notre rythme…

Sauf que nos chers opérateurs dans le secteur des composantes des pièces
mécaniques semblent oublier que pour fidéliser les marchés, il faut de la
présence. Et que si, aujourd’hui, ils représentent en Tunisie le secteur le
plus développé au niveau de l’exportation, rien n’est garanti, les choses
peuvent changer. Il ne faut donc surtout pas dormir sur ses lauriers… Cela
pourrait en coûter à plus d’un.

Ne perdons pas de vue non plus que le CEPEX, un organisme public qui déploie
énormément d’efforts pour imposer la Tunisie en tant qu’exportateur de choix
des composantes mécaniques, investit l’argent du contribuable pour le faire.
Et que ce contribuable serait en droit de demander des explications quant au
fait que son argent est dépensé pour des opérateurs qui ne s’investissent
pas sérieusement dans la promotion de leurs propres produits et ne profitent
pas de la manne d’un Etat providence. Plus grave encore, quelle image
auraient d’eux leurs partenaires étrangers quand ils réaliseront que leurs
vis-à-vis tunisiens ont raté un rendez-vous aussi important ?

Selon un observateur du Salon Automechanika en 2006, et malgré tous les
efforts fournis par le CEPEX, les professionnels ne se sont aucunement
préoccupés de rendre leurs stands attrayants, «le pavillon tunisien était
même le plus moche», a-t-il déclaré non sans regrets…

Mais peut-être que pour cette édition, le Consortium des composantes
automobiles et la société Plas-tex, qui y participent l’un avec son propre
stand et l’autre à titre individuel, investiront plus dans la promotion de
leurs produits parce qu’ils auraient également investi de leur propre argent
dans la réservation des stands.