[26/08/2008 17:34:13] LONDRES (AFP) Le groupe pétrolier britannique Imperial Energy a accepté mardi d’être racheté par son concurrent indien ONGC, ce qui pourrait déclencher une surenchère du chinois Sinopec, et illustre la course des pays asiatiques pour contrôler des ressources en énergie de plus en plus précieuses. Après un mois et demi de négociations, Imperial Energy, petite compagnie anglaise spécialisée dans l’exploration pétrolière en Sibérie et au Kazakhstan, et ONGC, la compagnie pétrolière publique indienne, ont conclu un accord en vue d’une amicale cession au prix de 1,4 milliard de livres, soit 1,75 milliard d’euros. Le conseil d’administration d’Imperial Energy va recommander à ses actionnaires d’apporter leurs titres au groupe indien, qui doit encore obtenir différents feux verts de la part des autorités russes. Ce dernier point ne fait guère de doute : ONGC, qui est déjà associé avec Gazprom dans l’exploitation du gisement pétrolier de Sakhaline-1 se serait assuré le soutien préalable de Moscou, selon le Financial Times. L’affaire n’est cependant pas totalement pliée pour l’Indien, car Imperial a également attisé les convoitises du raffineur chinois Sinopec, qui pourrait tenter de surenchérir. Son président, Su Shulin, a affirmé mardi lors d’une conférence de presse que le groupe public étudiait la possibilité de lancer une contre-offre, tout en ajoutant que la décision n’était pas encore arrêtée, d’après l’agence Dow Jones Newswires. La transaction annoncée illustre une fois de plus l’intérêt stratégique grandissant des compagnies d’exploration pétrolière, un secteur en plein boum, l’épuisement programmé des gisements existants ayant poussé consommateurs et producteurs d’or noir à multiplier les investissements dans l'”amont”. Le président exécutif d’Imperial, Peter Levine, a d’ailleurs rappelé que sa compagnie, créée en 2004 seulement, avait vu sa valeur boursière se multiplier par 700 en quatre ans. L’offre d’ONGC et l’intérêt déclaré de Sinopec pour Imperial Energy sont aussi une nouvelle démonstration du besoin de la Chine et de l’Inde, les deux géants asiatiques en pleine croissance, de s’assurer des sources d’approvisionnement en énergie indispensables à leur développement futur. Les compagnies de ces deux Etats, dont ONGC et Sinopec, investissent ainsi de plus en plus en Afrique, en Amérique Latine ou en Russie. Enfin, la transaction annoncée démontre la montée en puissance de l’économie indienne, longtemps restée fermée aux échanges avec l’étranger pour des raisons politiques, mais dont les sociétés ont multiplié les rachats d’entreprises étrangères depuis quelques années, en particulier au Royaume-Uni, qui a gardé des liens étroits avec son ancienne colonie. Lundi, le numéro deux indien des logiciels, Infosys, avait annoncé l’achat de la société britannique de conseil informatique Axon pour 753 millions de dollars. De son côté, le groupe automobile Tata Motors avait bouclé en juin l’acquisition pour 2,3 milliards de dollars de Jaguar et Land Rover, deux marques britanniques prestigieuses qui appartenaient jusque-là à l’américain Ford. Auparavant, Tata Steel, branche de sidérurgie du conglomérat Tata, avait acquis le producteur d’acier anglo-néerlandais Corus, en janvier 2007, pour plus de 10 milliards d’euros. |
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