Rossignol change d’actionnaire et retrouve un de ses anciens patrons

 
 
[27/08/2008 18:33:09] NEW YORK (AFP)

photo_1219846764928-1-1.jpg
Des skis de marque Rossignol (Photo : Fred Dufour)

Mis en vente il y a huit mois, les skis Rossignol ont un nouveau propriétaire: le spécialiste des vêtements de glisse Quiksilver va céder la mythique marque française à un consortium à capitaux australiens et américains dirigé par un ex-patron de Rossignol, Bruno Cercley.

Quiksilver a annoncé mercredi avoir reçu une offre de reprise ferme de ses activités dans le ski pour 100 millions d’euros, dont 75 millions en numéraire. Il avait acquis Rossignol trois ans plus tôt, pour 241 millions d’euros.

Si l’acquéreur est le consortium Chartreuse et Mont Blanc, une entité à consonance rhône-alpine, les financements sont majoritairement étrangers: au premier plan figure le fonds australien Macquarie, connu pour ses investissements dans le secteur des infrastructures, flanqué, en position minoritaire, de l’américain Jarden Corporation, un spécialiste des équipements de plein air, qui n’aura aucun droit de vote.

Chartreuse et Mont Blanc a été créée spécialement afin de reprendre les actifs de Rossignol: ses deux marques de skis, Rossignol et Dynastar, et ses filiales Look (fixations) et Lange (chaussures).

L’entité sera dirigée par le français Bruno Cercley, pour qui c’est un retour par la grande porte chez Rossignol. Avant la cession à Quiksilver en 2005, il en était le directeur exécutif et président du directoire.

Entre-temps, il a dirigé le groupe Coleman, spécialiste des équipements “outdoor”, pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient. Il avait quitté le groupe “récemment, pour se consacrer pleinement au projet de reprise de Rossignol”, a précisé Chartreuse et Mont Blanc dans un communiqué.

“Le savoir-faire en matière de développement et d’innovation est inscrit dans l’ADN de Rossignol”, a déclaré M. Cercley, cité dans ce texte.

“Notre objectif est de replacer Rossignol, aujourd’hui en situation de pertes, sur le chemin d’un succès durable et rentable”, en dépit d'”un environnement économique difficile”, a ajouté l’ex et futur patron.

Côté stratégie, le nouveau propriétaire entend renforcer “la position de Rossignol sur son coeur de métier que sont la fabrication et la commercialisation de skis, snowboards, fixations et chaussures, base solide sur laquelle pourra s’appuyer le textile”.

La reprise en main par une équipe menée par M. Cercley n’est pas une surprise, même si d’autres candidats s’étaient fait connaître, comme Look International, spécialiste du cycle haut de gamme.

“Le nom de Bruno Cercley circulait depuis l’hiver dernier, tout comme celui de Laurent Boix-Vives”, l’ex-propriétaire Rossignol, indique-t-on dans les milieux économiques savoyards.

M. Boix-Vives avait racheté Rossignol dans les années 50 au fondateur d’origine, Abel Rossignol, pour lui donner une dimension internationale. Ce dernier n’est finalement pas associé à la reprise, selon un porte-parole de Chartreuse et Mont Blanc.

Bernard Mariette, jusqu’en février président de Quiksilver, avait aussi envisagé un temps de tenter l’aventure.

Pour Quiksilver, cette cession met un terme à une aventure qui s’est avérée peu lucrative. Racheté en 2005, Rossignol était alors déficitaire et endetté, et la marque était en perte de vitesse.

En mettant la main sur le premier fabricant mondial de skis, Quiksilver caressait le projet de donner un nouveau souffle à une marque qui a contribué à la renommée du ski français, associée aux victoires des champions nationaux et à l’essor du domaine skiable du pays, dans les années 60 et 70.

Le produit de la cession de Rossignol va permettre à Quiksilver, qui connaît lui-même des difficultés financières, de réduire ses dettes. Il compte à l’avenir se concentrer sur le développement de ses marques textiles Quiksilver, Roxy et DC.

 27/08/2008 18:33:09 – Â© 2008 AFP