[27/08/2008 10:40:50] SIVRY (AFP) Avec un baril à plus de 120 dollars, le pétrole de Seine-et-Marne, délaissé par les multinationales, devient rentable pour certains acteurs du secteur qui investissent dans ce département à la recherche de nouveaux gisements. “Il y a encore quelques années, la production était en berne mais avec la hausse des cours du pétrole, de nouveaux prospecteurs s’intéressent à la Seine-et-Marne”, explique Carole Mercier, chef du bureau exploration-production des hydrocarbures (BEPH) au ministère de l’Industrie. Le département, qui bénéficie d’un sous-sol favorable aux hydrocarbures, compte une centaine de puits qui fournissent plus de 20% de la production française, soit 205.000 tonnes en 2007, selon la direction régionale de l’industrie et de la recherche (Drire). La région parisienne est la principale zone d’exploitation en France devant le bassin aquitain. “Dans les années 50, quand l’extraction a commencé, plusieurs multinationales comme Elf étaient présentes, puis le prix du baril a chuté et elles sont parties prospecter à l’étranger, jugeant le bassin parisien peu rentable. Ces sociétés ont alors revendu leurs gisements principalement à des PME”, précise Florent Sovignet, de la Drire. Aujourd’hui, le pétrole du département est exploité par le canadien Vermillion, le suédois Lundin, l’américain Toreador Energy, les français Petrorep ou Geopetrol, un petit poucet du secteur qui produit 65.000 barils par an en Seine-et-Marne. A Sivry, cette PME de 28 salariés exploite trois puits au milieu des champs de maïs sur des terres rachetées à Total et à l’américain Triton. Les derricks fraîchement repeints et entièrement automatisés tournent jour et nuit pour extraire l’or noir à 2.500 mètres. “Ce pétrole est devenu extrêmement rentable. En 1994, le coût d’exploitation d’un baril était de 12 dollars et on le revendait à 16. Actuellement, un baril nous coûte 30 dollars et on le revend autour de 100 dollars”, souligne le directeur général, Bertrand Launois. “Nous réinvestissons 90% des gains dans la recherche de nouveaux gisements”, ajoute-t-il, précisant que Geopetrol va forer quatre nouveaux blocs dans le département.
Le pétrole de Seine-et-Marne présente plusieurs avantages. “Il est de très bonne qualité, comparable au brent de la Mer du Nord, et il ne contient pas de soufre”, explique le directeur. Le coût de transport est insignifiant. “Les infrastructures pétrolières sont très proches géographiquement. L’hydrocarbure est acheminé à la raffinerie (Total, ndlr) de Grand Puits à une dizaine de kilomètres de l’endroit où il est extrait”, explique Mme Mercier. La production de Seine-et-Marne reste bien sûr anecdotique face aux besoins français. Elle représente, selon la Drire, moins de 0,5% de la consommation française. Toutefois, des champs importants ont été découverts comme celui de Chaunoy, exploité par Vermillion, qui a fourni 78.500 tonnes de pétrole en 2007. “Je ne pense pas que l’on va retomber sur des gisements de cette importance mais il y a des chances de faire encore de belles découvertes”, estime M. Launois. Les puits existants devraient quant à eux continuer à tourner à plein régime. “Si on continue à produire au même rythme et si aucune nouvelle découverte n’est faite, il y a 20 ans de réserves dans le département”, indique Mme Mercier. Elle espère aussi que les progrès technologiques permettront une meilleure exploitation des puits actuels, alors qu’actuellement seul 15 à 30% du pétrole présent dans le sous-sol est récupéré. “Il y a donc encore beaucoup de pétrole à découvrir”, selon elle. |
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