Université d’été du Medef : Parisot met en garde contre de nouvelles taxes

 
 
[28/08/2008 10:39:00] PALAISEAU (AFP)

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ésidente du Medef, Laurence Parisot, avec le roi Abdallah de Jordanie, le 27 août 2008 à Palaiseau (Photo : Eric Piermont)

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a lancé mercredi l’université d’été du mouvement patronal en mettant en garde contre de nouvelles taxes qui, au lieu de relancer une économie française déjà morose, risqueraient de l’étouffer.

“Nous n’avons plus assez de possibilités de création de richesses, écrasés que nous sommes par les prélèvements obligatoires”, a jugé Mme Parisot.

Ouverte pour la première fois par un chef d’Etat étranger, le roi Abdallah II de Jordanie, l’université d’été du Medef a débuté mercredi sur le campus de Polytechnique de Palaiseau (Essonne), sur fond de morosité économique.

“J’estime que nous sommes sur le plan économique dans une mauvaise passe, qu’il faut regarder ça d’une manière lucide”, a reconnu Mme Parisot, refusant toutefois de tomber dans le “catastrophisme”.

La présidente du Medef s’est montrée sceptique face à une “multiplication de primes”, décidées dans l’urgence, et financées par les entreprises.

Elle s’est ainsi interrogée sur l’opportunité d’une taxe “en plus” pour financer la “bonne idée” du Revenu de solidarité active (RSA).

Selon elle, il faut justement “sortir de cette manie française qui consiste, face à tout sujet, à dire +on crée une taxe en plus+”, jugeant le taux d’imposition en France “à peine supportable”.

Concernant l’aide au transport pour les salariés, promise par le gouvernement, Laurence Parisot a souligné qu'”aujourd’hui, les entreprises françaises contribuent déjà très largement” au financement des transports publics, “entre 4 et 5 milliards d’euros chaque année”.

“La seule chose qui peut aider les salariés à avoir plus de pouvoir d’achat, c’est une croissance économique forte de notre pays”, a martelé la patronne des patrons.

Selon elle, le problème n’est pas seulement le mauvais chiffre du PIB français du deuxième trimestre (-0,3%), négatif pour la première fois depuis près de six ans, mais aussi la faible croissance des trimestres précédents.

“Cela fait plusieurs années qu’on a un taux de croissance inférieur à nos partenaires. Il reste en moyenne inférieur à 2-2,5% alors qu’on sait qu’on élève le niveau de vie des gens à partir d’une croissance de 2,5%”, a lancé Mme Parisot.

Parmi les chantiers de la rentrée, elle a mis fin mercredi au suspense autour de la nomination du chef de file du Medef pour la cruciale négociation de la convention assurance-chômage 2009-2011, en désignant Patrick Bernasconi, déjà négociateur sur la représentativité syndicale.

Elle a aussi “envoyé un signe”, selon un proche du Medef, à l’Union des industries et métiers de la métallurgies (UIMM), en choisissant Jean-François Pilliard, successeur de Denis Gautier-Sauvagnac au poste de délégué général, pour conduire la négociation sur la formation professionnelle.

Alors que l’image du patronat reste entachée par l’affaire des retraits suspects des caisses de

la fédération métallurgique, Mme Parisot a réitéré mercredi son “souhait que la justice aille jusqu’au bout”.

Quelque 6.OOO personnes étaient attendues pour participer d’ici à vendredi à la manifestation, placée cette année sous le thème “Voir en grand”.

Parmi les intervenants: des ministres comme Christine Lagarde (Economie), Christine Boutin (Logement), Martin Hirsch (secrétaire d’Etat aux solidarités actives), des grands patrons tels Christophe de Margerie (Total) ou Franck Riboud (Danone), des universitaires et des personnalités de la société civile.

Peu de leaders syndicaux étaient en revanche attendus. Parmi les principales organisations, toutes conviées, seul Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) sera présent.

 28/08/2008 10:39:00 – Â© 2008 AFP