Sarkozy officialise la taxe supplémentaire pour financer le RSA

 
 
[28/08/2008 14:13:52] CHANGÉ (Mayenne) (AFP)

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à Changé (Mayenne) le 28 août 2008 (Photo : Gerard Cerles)

Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi en Mayenne qu’une taxation supplémentaire de 1,1% des revenus du capital serait mise en place pour financer le surcoût de la généralisation du Revenu de solidarité active (), qui entrera en vigueur le 1er juillet 2009.

“L’Etat prendra ses responsabilités. Ce ne sont pas les déficits qui financeront la réforme (…) je financerai ce nouveau RSA en créant une surtaxe d’1,1 point à la contribution sociale de 2% sur les revenus du patrimoine et de placements”, a déclaré M. Sarkozy lors d’un discours prononcé à Changé, dans la banlieue de Laval.

“J’estime qu’il est normal, dans un effort de solidarité, que chacun contribue à sortir plus de 3 millions de nos compatriotes de la pauvreté ou de l’exclusion”, a-t-il ajouté.

“Dans un contexte où depuis plusieurs années les salaires progressent beaucoup moins vite que les revenus du capital, dans un contexte où l’on explique aux salariés de tant d’entreprises qu’il n’y a pas de quoi augmenter les salaires en bas et qu’au même moment, on augmente la distribution des actions et les dividendes en haut, il n’est quand même pas anormal que les revenus du capital soient mis à contribution pour revaloriser le travail des plus démunis et des plus exclus”, a estimé le chef de l’Etat.

“S’il y a de l’argent pour le haut, il doit aussi y avoir de l’argent pour le bas, pour soutenir le revenu de ceux qui font l’effort de se lever chaque matin. J’assume”, a-t-il insisté.

Ce nouveau dispositif doit remplacer le RMI et l’Allocation de parent isolé (API) en permettant à une personne qui reprend un travail de conserver une partie de son allocation ou aux travailleurs “pauvres” de percevoir un complément à leur salaire.

“Toute personne qui reprend un travail verra ses ressources augmenter. C’est un engagement (…) personne ne perdra un centime quand il passera de l’assistanat au travail. C’est une révolution complète dans la définition de nos politiques sociales”, a lancé le chef de l’Etat.

Dans son discours, Nicolas Sarkozy a souligné “l’effort considérable” accompli par l’Etat pour financer le surcoût du RSA par rapport aux dispositifs existants, évalué à 1,5 milliard d’euros en année pleine.

Il s’agit “d’investir sur la part de nos compatriotes qui sont exclus. A l’arrivée, cet investissement sera aussi rentable que le milliard et demi investi dans la recherche et les nouvelles technologies”, a-t-il dit. “Je ne mettrai pas un centime pour financer l’assistanat. J’ai été élu sur une promesse : récompenser le travail (…) je veux changer cette situation scandaleuse dans notre pays qui veut que l’assistanat paie plus que le travail”, a martelé le président de la République.

 28/08/2008 14:13:52 – Â© 2008 AFP