Rome modifie la loi sur les faillites pour sauver Alitalia

 
 
[28/08/2008 20:41:29] ROME (AFP)

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éroport de Rome, en avril 2008 (Photo : Christophe Simon)

Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi a adopté jeudi en conseil des ministres un décret-loi modifiant la loi sur les faillites afin de permettre le sauvetage d’Alitalia, a annoncé l’agence Ansa.

Ce texte définit le cadre permettant aux grandes entreprises en difficulté placées sous administration extraordinaire d’accélérer certaines procédures, telles que les cessions d’actifs, de contrats et les suppressions de personnel, selon le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

Cette modification est une condition indispensable à la réalisation du plan de restructuration mis au point par la banque Intesa Sanpaolo pour la compagnie italienne au bord de la faillite.

Le texte contient aussi une dérogation à la loi antitrust pour permettre l’intégration des actifs d’Air One, deuxième compagnie de la Péninsule, dans la nouvelle Alitalia, précise l’agence.

Le conseil des ministres a également adopté un projet de loi destiné à réformer en profondeur l’actuelle loi sur les faillites, selon l’Ansa.

Air France-KLM est “prêt à prendre une participation minoritaire au capital” de la nouvelle société Alitalia “aux côtés des investisseurs réunis par la banque Intesa SanPaolo”, a indiqué une porte-parole du transporteur franco-néerlandais jeudi à l’AFP.

“Air France-KLM confirme son intérêt et son souhait de rester le partenaire stratégique d’Alitalia”, a dit la porte-parole.

Le projet de sauvetage d’Alitalia doit être approuvé vendredi en fin de journée lors d’un conseil d’administration d’Alitalia qui doit aussi annoncer les comptes semestriels de la compagnie qui se solderaient par une perte de 400 millions d’euros.

Il prévoit la scission de la compagnie détenue à 49,9% en deux entités: l’une viable reprise par 16 actionnaires italiens qui ont constitué une nouvelle société mardi soir, l’autre lestée des dettes et des activités sans avenir, qui sera mise en faillite.

Les nouveaux investisseurs ont en effet refusé de prendre en charge la dette d’environ 1,2 milliard d’euros d’Alitalia qui devra être assumée par l’Etat.

Selon des experts, cette reprise de la dette par l’Etat pourrait être considéré comme une aide publique et donc une aide illégale par Bruxelles.

Le projet de plan de privatisation a été communiqué à la Commission européenne, qui refuse toutefois pour l’instant de prendre position sur son contenu.

Le projet de relance prévoit aussi une alliance avec une compagnie étrangère, l’allemande Lufthansa ou Air France-KLM.

Cette dernière avait finalement retiré une offre de rachat de la compagnie au printemps dernier face à l’opposition des syndicats et aux critiques de Silvio Berlusconi qui, en pleine campagne électorale des législatives, avait joué la carte de l'”italianité” de la compagnie.

Selon la presse italienne, le nombre de suppression d’emplois du nouveau projet de restructuration toucherait jusqu’à 7.000 personnes.

Le projet de rachat d’Air France-KLM prévoyait 2.100 suppressions d’emplois.

Alitalia emploie 11.100 personnes dans le transport aérien, tandis que 8.300 autres travaillent dans les services de maintenance.

Selon le plan de redressement concocté par Intesa Sanpaolo, la nouvelle Alitalia devrait renouer avec les bénéfices en 2011 et ses 16 nouveaux actionnaires ne pourront se désengager de la société avant 2013.

Les syndicats ont exprimé la plus grande prudence à l’égard du plan de reprise qui a été dénoncé par l’opposition de gauche.

 28/08/2008 20:41:29 – Â© 2008 AFP