Les patrons du Medef attendent plus de Sarkozy, et surtout moins de charges

 
 
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ésidente du Medef Laurence Parisot en compagnie du Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi le 28 août 2008 à Palaiseau (Photo : Eric Piermont)

[28/08/2008 15:24:20] PALAISEAU (AFP) Galvanisés l’an dernier à l’université d’été du Medef par le discours de Nicolas Sarkozy, de nombreux patrons attendent maintenant davantage de sa politique économique, déplorant notamment une pression fiscale qui reste trop élevée à leur goût.

Laurence Parisot l’a une nouvelle fois martelé jeudi: “il faut arrêter d’augmenter les prélèvements obligatoires”.

Pour la patronne des patrons, “on ne peut pas aujourd’hui en France atteindre un nouvel objectif par une hausse des taxes, on est à la limite de la viabilité économique”.

Le président Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi qu’une taxation supplémentaire de 1,1% des revenus du capital serait mise en place pour financer le surcoût de la généralisation du Revenu de solidarité active (RSA).

Selon le PDG du géant alimentaire Danone, Franck Riboud, les sociétés françaises supportent déjà beaucoup de charges. “Une entreprise, vous lui mettez une taxe, elle fait quoi ? Elle le retransmet au consommateur”, affirme-t-il.

“La méthode de financement du RSA n’est pas la meilleure, on n’améliorera pas l’emploi en créant des taxes supplémentaires”, estime pour sa part Christian Herail, président du groupe AZ Finances, une holding financière industrielle. “Il faut d’abord et avant tout diminuer les dépenses publiques”, avance-t-il.

Pour cet autre chef d’entreprise à la tête d’une société de conseil, souhaitant rester anonyme, “cette mesure sonne comme le renoncement d’une certaine forme de libéralisme annoncé l’an dernier par Nicolas Sarkozy”.

Marquant l’université d’été du Medef par un discours très volontariste, le président français avait en 2007 fait rêver de nombreux chefs d’entreprise, avides de réformes. Il avait notamment promis d'”aller encore plus loin” dans “la remise en cause des prélèvements obligatoires”.

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ésidente du Medef Laurence Parisot en companie de Jack Lang le 28 août 2008 à Palaiseau (Photo : Eric Piermont)

Fin 2007, le taux de prélèvements obligatoires de la France s’établissait à 43,5% du PIB, ce qui place le pays dans le peloton de tête des pays industrialisés.

De nombreux patrons souhaiteraient voir ce taux diminuer pour permettre aux entreprises françaises de rester concurrentielles.

“L’entreprise est quand même un petit peu la vache à lait. Il va falloir que cela s’arrête, sinon en terme de compétitivité on ne va pas s’y retrouver”, prévient Gilles Lecomte, président d’Hag’Tech, une entreprise de mécanique basée en Normandie.

“Un certain nombre de sujets de fond ont été posés”, reconnaît Eric Ammar, à la tête de GilClaude, une PME du textile. “Mais les réponses sont parfois décevantes parce que partielles”, ajoute-t-il aussitôt.

Ce patron s’interroge notamment sur l’orientation donnée à la dépense publique et estime que les priorités affichées ne sont pas toujours les bonnes. “On manque clairement d’investissement dans l’enseignement supérieur”, relève-t-il par exemple.

“J’ai eu beaucoup d’attentes quand Nicolas Sarkozy a été élu. Je me suis dit: +il y a un jeune qui va tout bousculer+”, note de son côté Pascal Fliche, président de Global Village, une PME dédiée aux loisirs.

Si ce chef d’entreprise salue “des choses positives”, comme la fusion des Assedic et de l’ANPE, il estime qu'”il y a eu trop de volte-faces, trop d’effets d’annonces”. “Et des promesses non tenues comme la baisse des charges sociales sur la restauration”.

 28/08/2008 15:24:20 – Â© 2008 AFP