Allemagne : Allianz divorce de Dresdner Bank, Commerzbank en pole

 
 
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éant allemand de l’assurance Allianz le 29 avril 2003 à Munich. (Photo : Steffen Leiprecht)

[29/08/2008 10:44:05] BERLIN (AFP) Le directoire de l’assureur allemand Allianz va probablement recommander auprès de son conseil de surveillance de choisir la Commerzbank comme acquéreur de sa filiale bancaire Dresdner Bank, affirment plusieurs journaux allemands vendredi.

Les patrons de Commerzbank Martin Blessing et d’Allianz Michael Diekmann se seraient entendus sur l’essentiel lors d’une rencontre qui s’est prolongée tard dans la nuit de jeudi, affirment le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) ou encore le Handelsblatt sur leur site internet.

La Commerzbank est préférée au deuxième candidat en lice, la CDB (China Development Bank), un établissement public chinois, qui a pourtant mis une offre plus élevée sur la table, selon la FAZ.

Le rachat devrait avoir lieu en deux étapes. La Commerzbank reprendrait dans un premier temps 51% de la Dresdner Bank, l’assureur de Munich recevrait en échange un peu moins de 30% d’actions Commerzbank, selon les journaux qui citent des sources proches des négociations.

Le directoire de la Commerzbank doit se réunir vendredi dans l’après-midi pour arriver à une décision sur le sujet, indique la FAZ. Et les conseils de surveillance d’Allianz et de Commerzbank doivent se réunir dimanche pour entériner ou non l’opération.

Ainsi, le divorce paraît désormais inévitable entre Allianz, premier assureur allemand, et Dresdner Bank, rachetée à prix d’or en 2001. Ceci marque l’échec en Allemagne du mariage entre banque et assurance, pourtant harmonieux dans d’autres pays européens, et qui aurait permis d’écouler indistinctement polices d’assurances et comptes d’épargne aux nombreux guichets de Dresdner Bank,.

Selon Stephan Kalb, analyste de Sal Oppenheim, la séparation va malgré tout se faire à l’amiable: “Il était clair qu’Allianz ne voulait pas diriger une banque, mais qu’il va garder une part minoritaire pour avoir un canal de distribution.”

Si ce modèle n’a pas “pris” en Allemagne, c’est principalement pour deux raisons, selon Konrad Becker, analyste de la banque Merck Fink.

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à Francfort, le 28 août 2008. (Photo : Thomas Lohnes)

“D’abord, les Allemands ont pris l’habitude d’acheter leurs assurances-voiture ou assurances-vie auprès des compagnies d’assurances, qui ont développé d’énormes réseaux commerciaux”, explique-t-il.

“La deuxième raison, c’est que les banques qui ont réussi dans la bancassurance, comme ING ou Fortis, possédaient dès le départ une très importante clientèle de banque de détail, et donc un réseau développé de guichets, ce qui a rendu plus facile la commercialisation de produits d’assurance”, indique M. Becker.

Or en Allemagne, la clientèle de détail est le point faible des grandes banques.

Comme ses concurrentes Deutsche Bank ou Commerzbank, Dresdner Bank est une “banque universelle”: “Elle fait de tout. De la banque de détail, de la banque pour les petites ou grandes entreprises, de la banque d’investissement”, énumère M. Becker.

De manière générale en Allemagne, le privé peine à s’imposer sur le marché de la banque de détail, qui reste dominé par le secteur public, c’est-à-dire les caisses d’épargne.

Pour ne rien arranger, les noces de Dresdner Bank et Allianz ont été célébrées à un moment peu propice à la lune de miel, en pleine débâcle boursière.

 29/08/2008 10:44:05 – Â© 2008 AFP