[29/08/2008 13:38:31] TOKYO (AFP)
Le gouvernement japonais a annoncé vendredi un plan de relance économique d’une valeur de 11.700 milliards de yens (73 milliards d’euros) afin de stimuler l’activité intérieure touchée par l’inflation. Peu après avoir remanié son impopulaire gouvernement début août, le Premier ministre, Yasuo Fukuda, avait fait part de son intention de prendre rapidement des “mesures d’urgence pour redonner confiance” à la population déprimée par la hausse des prix, afin de dynamiser la demande intérieure. Le dispositif présenté vendredi vise à soutenir les consommateurs, les entrepreneurs et les agriculteurs les plus touchés, alors que l’économie est anémiée. Le produit intérieur brut (PIB) du Japon s’est replié de 0,6% au second trimestre comparé au précédent, faisant planer un risque de récession sur la deuxième économie mondiale. Ce plan a été révélé juste après une déferlante d’indicateurs économiques mitigés. L’indice des prix à la consommation (hors produits frais périssable) a atteint en juillet son plus haut niveau depuis onze ans, à 2,4%, à cause de l’envolée des prix des carburants et de certains aliments. “Il ne s’agit pas d’un plan ponctuel, mais de mesures qui doivent permettre de soutenir l’économie et la vie quotidienne des citoyens de façon durable”, a plaidé le secrétaire d’Etat à la Politique économique et budgétaire chargé d’élaborer ce programme. Le montant de 11.700 milliards de yens est la valeur totale du programme mis en oeuvre, mais son impact direct sur les finances de l’Etat ne sera en réalité que de l’ordre de 2.000 milliards de yens (environ 12,5 milliards d’euros), une somme qui sera en majeure partie inscrite dans un budget additionnel pour l’année en cours. Le ministre des Finances à en effet souhaité éviter le recours à l’emprunt, en dépit des appels à plus de générosité budgétaire dans les rangs de la coalition au pouvoir autour du Parti libéral démocrate (PLD, droite). Coutumier des plans massifs de relance, le Japon supporte déjà un endettement égal à 180% de son PIB, un niveau nettement supérieur à celui de tous les grands pays industrialisés. Pour Richard Jerram, analyste de Macquarie Securities, l’économie japonaise, bien que malmenée par l’environnement international, n’est pas en péril, d’où la faible ampleur des mesures directement financées par l’Etat. “Les hommes politiques ne sont pas en plein désarroi”, estime-t-il. “Des signes prouvent que l’économie résiste assez bien et l’espoir grandit que l’inflation a atteint un sommet”, précise l’économiste. Les 2.000 milliards de yens d’argent frais débloqués serviront notamment à compenser une baisse des tarifs de péages autoroutiers ainsi que des ristournes fiscales. Ils financeront des déductions pour l’achat de matériel destinés à économiser l’énergie fossile, et renforceront les aides aux personnes en situation précaire (jeunes sans emploi stable, mères élevant seules leurs enfants, personnes âgées). Pour le reste, c’est-à-dire 9.700 milliards de yens (60,5 milliards d’euros), il s’agit essentiellement des nouveaux financements et autres facilités dont vont pouvoir bénéficier des petites entreprises, grâce notamment à l’extension de la garantie accordée par l’Etat. Cette mesure phare du dispositif simplifie l’obtention de crédits pour les firmes à faibles capitaux de moins de 300 salariés auxquelles les banques posent des conditions drastiques de peur de ne pas retrouver leur mise. L’augmentation de la garantie de l’Etat devrait, selon ses calculs, permettre de débloquer environ 8.000 milliards de yens, sous formes de prêts nouvellement consentis. |
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