Temporairement rassurée par les USA, la Bourse de Paris reste indécise

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[30/08/2008 09:25:34] PARIS (AFP) Revigorée cette semaine par quelques nouvelles favorables des Etats-Unis, la Bourse de Paris peine cependant à opter pour une direction claire à court terme, et devrait continuer à osciller au gré des indicateurs macroéconomiques.

Le CAC 40 s’est redressée après deux semaines de repli pour gagner 1,86% sur la semaine écoulée, terminant à 4.482,60 points et ramenant à 20,15% sa baisse depuis le début de l’année, grâce à quatre séances consécutives de hausse entre mardi et vendredi.

La place parisienne a profité d’une série d’indicateurs américains supérieurs aux attentes, avec le bond surprise des commandes de biens durables en juillet et surtout la forte révision en hausse de la croissance du deuxième trimestre, à +3,3% (en rythme annuel) contre +1,9% annoncé précédemment.

“Incroyable économie américaine”, se sont étonnés dans une note les stratégistes du courtier Aurel, jugeant toutefois que “les perspectives à court terme restent incertaines”, ces derniers chiffres pouvant nourrir des scénarios contradictoires.

Les pessimistes soulignent ainsi que le ralentissement économique mondial “implique que les exportations seront moins dynamiques ces prochains mois”, tandis que les optimistes se réjouissent de “la résistance de la consommation des ménages”, selon Aurel.

Les économistes de la Société Générale relèvent pour leur part la contradiction entre la hausse du produit intérieur brut américain et la suppression de 165.000 emplois au deuxième trimestre, y voyant les symptômes d’un “environnement à la limite de la récession”.

“Il ne faut pas aller trop vite en besogne. On semble échapper à la récession en tant que telle aux Etats-Unis, mais on a besoin d’y voir plus clair avec les chiffres du troisième trimestre”, juge de son côté Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance.

Pour lui, les principales inconnues portent sur la santé du secteur financier et sur la tenue de la consommation américaine “sans les artifices utilisés au premier semestre”, une fois que les effets du plan de soutien fiscal se seront dissipés.

Cette incertitude explique pourquoi “il manque un déclencheur” pour amplifier le rebond amorcé mi-juillet par les indices boursiers, malgré une série d’éléments positifs dont le repli du baril de brut et le raffermissement du dollar, explique Yann Azuelos, conseiller de gestion chez Meeschaert.

“Le marché continue de se chercher et de réagir ponctuellement aux nouvelles économiques, parfois de manière exagérée. Il n’y a aucune raison que la volatilité diminue, et recouvrer une tendance haussière semble illusoire”, renchérit Arnaud Riverain.

Une salve d’indicateurs devrait animer les places boursières la semaine prochaine, avec les indices d’activité du secteur manufacturier et des services attendus des deux côtés de l’Atlantique, et le rapport mensuel sur l’emploi américain publié vendredi.

La réunion de la Banque centrale européenne jeudi devrait en revanche être “un non-événement”, selon M. Riverain, le ralentissement de l’inflation en août en zone euro étant bien insuffisant pour offrir à l’institut la moindre marge de manoeuvre sur ses taux.

“La base de comparaison devrait progressivement devenir plus favorable pour les indices de prix, si le baril de pétrole ne dérape pas à nouveau, mais les politiques monétaires ne bougeront sans doute pas avant fin 2008, voire début 2009”, argumente le stratégiste d’Arkéon Finance.

 30/08/2008 09:25:34 – Â© 2008 AFP