Bien qu’absent, Sarkozy s’invite à l’université d’été du Medef

 
 
[29/08/2008 13:20:57] PALAISEAU (AFP)

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ésidente du Medef Laurence Parisot en compagnie du Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi le 28 août 2008 à Palaiseau (Photo : Eric Piermont)

Le président de la République Nicolas Sarkozy, absent cette année de l’université d’été du Medef, a “salué” vendredi les entrepreneurs par la voix de la patronne des patrons Laurence Parisot, qui a reçu un coup de téléphone en pleine séance plénière de clôture.

Alors que le président du Modem François Bayrou s’exprimait, Mme Parisot a quitté l’estrade et la tente où elle animait un débat intitulé “Splendeur du oui, grandeur du non” pour répondre pendant quelques minutes au téléphone.

Elle s’est ensuite expliqué sur son absence: “C’était quelqu’un qui se doutait peut-être qu’il nous manquait, qu’on parlait de lui et qui, à ce moment-là, voulait absolument m’avoir au téléphone. Vous avez compris de qui je parle et il vous salue”.

“Il m’a dit que le RAS, on allait bientôt en reparler ensemble”, a-t-elle ajouté, dans un sourire, sous les applaudissements de l’assistance. “J’ai été interrompue par le président, j’en suis désolée, c’était aussi une façon de vous dire à quel point il pensait à vous, les entrepreneurs”, a-t-elle conclu.

Nicolas Sarkozy avait participé l’année dernière à l’université d’été du Medef à Jouy-en-Jossas (Yvelines), où il avait été acclamé. Cette année, il a en revanche suscité le mécontentement des chefs d’entreprise après avoir annoncé jeudi le financement du revenu de solidarité active (RSA) par une taxe de 1,1% sur les revenus du patrimoine.

Galvanisés l’an dernier à l’université d’été du Medef par le discours de Nicolas Sarkozy, de nombreux patrons attendent maintenant davantage de sa politique économique, déplorant notamment une pression fiscale qui reste trop élevée à leur goût.

Laurence Parisot l’a une nouvelle fois martelé jeudi: “il faut arrêter d’augmenter les prélèvements obligatoires”. Pour la patronne des patrons, “on ne peut pas aujourd’hui en France atteindre un nouvel objectif par une hausse des taxes, on est à la limite de la viabilité économique”. Le président Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi qu’une taxation supplémentaire de 1,1% des revenus du capital serait mise en place pour financer le surcoût de la généralisation du Revenu de solidarité active (RSA).

Selon le PDG du géant alimentaire Danone, Franck Riboud, les sociétés françaises supportent déjà beaucoup de charges. “Une entreprise, vous lui mettez une taxe, elle fait quoi ? Elle le retransmet au consommateur”, affirme-t-il.

“La méthode de financement du RSA n’est pas la meilleure, on n’améliorera pas l’emploi en créant des taxes supplémentaires”, estime pour sa part Christian Herail, président du groupe AZ Finances, une holding financière industrielle. “Il faut d’abord et avant tout diminuer les dépenses publiques”, avance-t-il.

Pour cet autre chef d’entreprise à la tête d’une société de conseil, souhaitant rester anonyme, “cette mesure sonne comme le renoncement d’une certaine forme de libéralisme annoncé l’an dernier par Nicolas Sarkozy”.

Marquant l’université d’été du Medef par un discours très volontariste, le président français avait en 2007 fait rêver de nombreux chefs d’entreprise, avides de réformes. Il avait notamment promis d'”aller encore plus loin” dans “la remise en cause des prélèvements obligatoires”.

 29/08/2008 13:20:57 – Â© 2008 AFP