Alitalia, placée sous tutelle, fait un premier pas vers sa relance

 
 
[31/08/2008 11:35:02] ROME (AFP)

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éroport de Rome, en avril 2008 (Photo : Christophe Simon)

La compagnie aérienne Alitalia a été placée vendredi par le gouvernement italien sous administration extraordinaire, comme le prévoit la législation sur les faillites, une décision qui ouvre la voie à la création d’une nouvelle société.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a nommé l’ex-ministre des Finances Augusto Fantozzi commissaire extraordinaire d’Alitalia, peu après la demande de la compagnie d’être mise sous tutelle, selon l’agence Ansa.

A l’issue de son conseil d’administration vendredi à Rome, Alitalia avait aussi demandé à être déclarée insolvable et a déposé un recours en ce sens devant le tribunal de Rome.

Cette procédure, prévue dans le plan de relance de la compagnie mis au point par la Banque Intesa Sanpaolo, doit permettre la relance d’une nouvelle compagnie débarrassée du poids de la dette de l’ancienne société.

M. Fantozzi devra se prononcer sur ce plan qui prévoit, selon une source proche du dossier, la scission d’Alitalia et la création d’une nouvelle société regroupant les activités rentables, détenue par 16 actionnaires italiens prêts à mettre ensemble un milliard d’euros sur la table.

Cette décision intervient au lendemain de l’adoption par le gouvernement Berlusconi d’un décret-loi modifiant la loi sur les faillites afin de permettre le sauvetage de la compagnie.

Il autorise les grandes entreprises en difficulté placées sous tutelle à accélérer certaines procédures, telles que les cessions d’actifs, de contrats et les suppressions de personnel.

Ce texte va également permettre à Alitalia de déroger à la loi antitrust et d’intégrer dans la nouvelle société assainie des actifs d’Air One, deuxième compagnie de la péninsule.

Concernant les suppressions d’emplois, estimées à 7.000 postes par la presse, le gouvernement a annoncé la mise en place de mesures d’accompagnement social pendant sept ans.

Les syndicats qui sont convoqués pour lundi par le gouvernement, ont exprimé la plus grande prudence à l’égard du plan de reprise, qui a été dénoncé par l’opposition de gauche.

Le conseil d’administration d’Alitalia n’a pas approuvé les comptes semestriels de la compagnie, contrairement à ce qui avait été annoncé, a indiqué un porte-parole.

Les pertes d’Alitalia pour le premier semestre 2008 sont évaluées à 400 millions d’euros par les analystes, tandis qu’au premier trimestre, la compagnie avait enregistré une perte avant impôts de 215 millions d’euros.

Selon un communiqué publié vendredi par Alitalia, la dette de la société s’élevait à 1,17 milliard d’euros au 31 juillet.

Jeudi, Air France-KLM avait déclaré être prête à s’impliquer dans le redécollage d’Alitalia via “une participation minoritaire au capital” de la nouvelle société.

Cette participation de la compagnie franco-néerlandaise qui avait retiré son offre sur Alitalia au printemps dernier face à l’opposition des syndicats et aux critiques de M. Berlusconi, pourrait se situer entre 5% et 10%, avance vendredi le quotidien Il Messaggero qui ne cite pas ses sources.

Vendredi, Roberto Colaninno, patron du groupe Piaggio, désigné pour présider la nouvelle société, a indiqué dans la presse qu’outre Air France-KLM, la compagnie allemande Lufthansa était également en lice pour une participation minoritaire.

“Nous sommes en train de traiter avec les deux. L’une d’entre elles nous sera indispensable”, a déclaré M. Colaninno au journal La Repubblica.

Il a précisé que ce futur partenaire “ne disposera de toute façon que d’une stricte minorité” dans la nouvelle Alitalia.

Alitalia emploie 11.100 personnes pour l’activité de transport aérien, tandis que 8.300 autres travaillent dans les services de maintenance renommés AZ Servizi, société chapeautée par une holding publique.

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