[31/08/2008 15:28:23] FRANCFORT (Allemagne), (AFP) Le conseil de surveillance d’Allianz, réuni dimanche, devrait entériner la vente de sa filiale bancaire Dresdner Bank à Commerzbank, qui donnerait naissance à un nouveau poids lourd du secteur en Allemagne. L’organe de surveillance du bancassureur s’est réuni dimanche après-midi, avec pour but de décider de l’avenir de Dresdner Bank. Aucune information n’avait été communiquée vers 15H00 GMT. Selon la presse, c’est Commerzbank, deuxième plus grosse banque d’Allemagne, qui devrait remporter le morceau pour un prix estimé à 9 milliards d’euros. Une porte-parole d’Allianz, interrogé par l’AFP, s’est refusé à tout commentaire. La banque de Francfort (ouest) a également réuni son conseil de surveillance dimanche après-midi, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, sans plus de commentaires. Selon le scénario évoqué par les journaux, Commerzbank, dont la capitalisation boursière s’élève à 13 milliards, devrait racheter Dresdner en deux temps: elle reprendrait dans un temps 51%, puis le reste plus tard, après avoir procédé à une augmentation de capital. Elle pourrait aussi vendre sa participation dans le groupe de gaz industriel Linde pour financer l’opération et céder à Allianz son fonds Cominvest en échange de Dresdner. Commerzbank, souvent présentée comme une proie potentielle, espère qu’en grossissant, elle pourra mieux défendre son indépendance. Le nouvel ensemble aurait une somme de bilan de 1.100 milliards d’euros et emploierait près de 67.000 personnes. Le bancassureur munichois conserverait pour sa part entre 25 et 30% du nouvel ensemble. Ainsi, “Allianz ne perdrait pas trop au niveau du canal de distribution”, explique Tim Ockenga, analyste chez Fitch, à l’AFP. Si le groupe avait mis la main en 2001 sur la troisième banque d’Allemagne, c’était en effet dans l’espoir de pouvoir écouler ses polices via les filiales bancaires. Mais cet investissement de quelque 24 milliards d’euros ne s’est jamais révélé rentable. Au contraire, Dresdner n’a cessé de peser sur les comptes de sa maison-mère et la crise financière qui a éclaté l’an dernier n’a fait qu’empirer la situation. Du coup, le patron du bancassureur Mickael Diekmann, qui avait longtemps rejeté l’idée d’une vente de Dresdner, a fini par se ranger à cette idée. Une vente à la “Coba” a en revanche l’hostilité des représentants du personnel, qui craignent jusqu’à 9.000 suppressions d’emplois. “Nous exigeons que de possibles suppressions d’emplois soient menées de façon sociale et sans licenciements secs”, exige Hans-Georg Binder, responsable du comité d’entreprise de Dresdner, à Francfort, dans le journal Bild am Sonntag. Selon le Sunday Times, la banque d’investissement Dresdner Kleinwort, talon d’achille de la banque allemande, serait particulièrement touchée. Plus de 1.000 postes pourraient être supprimés à Londres, selon des sources citées par le journal. Du coup, ils sont plus favorables à l’autre candidat en lice pour un rachat, la banque publique chinoise China Development Bank (CDB), qui n’entraînerait pas autant de suppressions d’emplois. Si cette option semble peu probable à cause de l’opposition qu’elle susciterait en Allemagne, la presse ne l’excluait pas complètement. |
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