De nouvelles mesures ont été prises, mi-août 2008, en vue de
booster la construction des bateaux de plaisance en Tunisie. Ces mesures ont
été examinées, au cours d’une réunion qui a groupé le ministre du Transport,
M. Abderrahim Zouari, et les constructeurs de bateaux de plaisance.
Elles visent, essentiellement, à simplifier au maximum la procédure
d’immatriculation des bateaux, à réduire les délais de transfert de leur
propriété et à élaborer un guide précis des documents exigés pour leur
enregistrement.
Au plan administratif, deux fonctions ont été créées. La première
institue un vis-à-vis unique appelé à aider les constructeurs à assurer le
suivi de l’agrément de leur dossier par les autorités compétentes, tandis
que la seconde consiste en la nomination d’un «monsieur enregistreur de
bateaux de plaisance» et de sa mise à la disposition des constructeurs.
Ces mesures ne manqueront pas de stimuler le marché des bateaux de
plaisance, un créneau qui a de beaux jours devant lui. Les chances de la
Tunisie de promouvoir cette filière et d’attirer des plaisanciers sont
réelles.
Il y a d’abord le surbooking que connaissent les ports de plaisance
au Bassin nord de la Méditerranée. Les plaisanciers sont obligés de
patienter des semaines voire des mois pour avoir un anneau qu’ils peuvent
avoir aisément et au moindre coût au sud.
Vient ensuite l’expansion que connaît l’industrie navale,
particulièrement la filière de construction de bateaux de plaisance.
Forts d’un pouvoir d’achat très élevé, les plaisanciers sont de
plus en plus nombreux enclins à acquérir, au moindre coût dans les pays
émergents, leurs propres yachts et voiliers, synonymes d’évasion et de
liberté.
Quant à la seconde, elle a trait à la décision de la Tunisie de
promouvoir l’activité de plaisance sur ces 1.300 kms. Dans cette optique,
une étude, élaborée avec le concours de la Société de Services et de Conseil
en environnement marin et océanographique, “Créocéan”, le Port Autonome de
Marseille et la Société Tunisienne Somete (ingénierie bâtiment et génie
civil), montre tout l’intérêt pour la Tunisie d’explorer et de valoriser
cette niche porteuse. Les enjeux économiques de cette activité sont,
effectivement, énormes. L’étude chiffre à 16 millions de dinars par an les
recettes que la Tunisie peut en tirer à travers l’accroissement du chiffre
d’affaires des ports de plaisance tunisiens, les services générés par cette
activité et les dépenses locales des plaisanciers étrangers.
Quant aux impacts financiers globaux, l’étude les chiffre à 200
millions de dinars qui pourraient être générés par la location, les
acquisitions immobilières, la gestion des ports, les services nautiques.
Au plan social, le nombre d’emplois que l’activité de plaisance
pourrait générer est estimé à environ 15.000 sur dix ans.
Pour le moment, l’activité de plaisance est très peu développée en
Tunisie. Elle ne représente que 0,7% de la capacité d’accueil en
Méditerranée. Sur un total de 270 mille bateaux de plaisance qui sillonnent
les mers et océans, chaque année à travers le monde, la Tunisie n’en
accueille que 1%, l’équivalent de 2.500 bateaux par an.
Autre faiblesse relevée par l’étude : le ratio d’équipement est des
plus faibles de la région, seulement 0,25 bateau par 1.000 habitants.
Le pays dispose aujourd’hui de huit ports de plaisance dont six
opérationnels et deux en cours de réalisation. La capacité globale de ces
ports est de 2.100 anneaux environ. Les principales stations touristiques,
celles qui sont les plus huppées ont au moins une marina. La Tunisie compte
des ports de plaisance à El Kantaoui (300 anneaux), à Monastir (400
anneaux), à Sidi Bou Saïd (380), à Tabarka (100 anneaux), Bizerte (170
anneaux) et Yasmine Hammamet (750 anneaux).
|