[01/09/2008 17:42:36] PARIS (AFP)
Malgré un pouvoir d’achat en berne et une météo plutôt morose, la saison d’été devrait finalement s’avérer “un cru tout à fait acceptable”, avec une fréquentation stable par rapport à 2007, selon le premier bilan dressé lundi par le secrétaire d’Etat au Tourisme Hervé Novelli. Si les Français n’ont pas renoncé à leurs vacances, ils ont “fait un certain nombre d’arbitrages en termes de consommation” sur place “qui ont pesé sur leurs dépenses de restauration et de loisirs”, selon ce bilan établi par l’Insee, le Credoc et la Direction du Tourisme. Sur juillet et août, la fréquentation des hébergements touristiques devrait se situer dans une fourchette de -0,7% à +0,5%. L’hôtellerie subit un léger recul (entre -0,5% et -1,5%), les campings restent stables (entre +0,5% et -0,5%) et les résidences de vacances sont en hausse (entre 1 et 3%). Cette stabilité cache des disparités régionales: la Côte d’Azur a attiré des vacanciers en quête de soleil, mais la Bretagne a pâti du temps maussade. Le Nord a profité de l’effet “Bienvenue chez les Cht’is”, alors que la fréquentation en Ile-de-France “s’est dégradée”. La saison ne sera “certes pas exceptionnelle”, mais “pas non plus catastrophique”, contrairement à des “annonces intempestives” faites par des analystes, a commenté M. Novelli.
Un brin agacé, il a tenu à “mettre un peu d’ordre dans cette cacophonie” créée selon lui par la publication de bilans plutôt pessimistes émanant de “tel ou tel cabinet”. Sans jamais le citer, le gouvernement a pris ainsi le contre-pied du cabinet Protourisme, qui a recensé une baisse de 3% des nuitées des hébergements touristiques sur la période juillet-août par rapport à l’été dernier. La saison d’été 2007, gâchée par un temps exécrable, avait été jugée “globalement bonne” par le gouvernement, malgré un recul de 2% des nuitées des touristes français. En juillet 2008, l’hôtellerie a connu une hausse de 1,4% des nuitées de vacanciers français, alors que les touristes étrangers étaient moins nombreux (-0,5%). La tendance s’est toutefois dégradée en août, d’où un léger recul sur les deux mois. Interrogé sur les hausses des prix, M. Novelli a estimé que cet effet a “pu jouer” sur la fréquentation: “les touristes se détournent de tel ou tel hôtel ou restaurant dont les prix sont jugés élevés”. Sur les six premiers mois de l’année, la hausse des prix dans l’hôtellerie a atteint 7,4%, soit plus du triple de l’inflation globale (2,1%), selon l’Insee. Les restaurateurs ont été les premiers à faire les frais d’un pouvoir d’achat en berne: 56% déclarent une baisse de leur activité en juillet et 49% en août. Fait nouveau, les touristes étrangers aussi ont commencé à rogner sur leurs dépenses, préférant souvent des sandwiches. Si la fréquentation des touristes américains, échaudés par l’euro fort, a baissé (entre 15 et 20% au premier semestre), l’afflux de visiteurs provenant de Russie, du Proche et Moyen-Orient, des Européens de l’Est ainsi que d’Amérique du Sud s’est accru. “Les Américains se font plus rares à Paris”, mais cette désaffection a été “compensée par une clientèle à fort pouvoir d’achat” comme les Russes ou les visiteurs du Moyen-Orient, a fait valoir M. Novelli. Les visiteurs chinois aussi boudent la France, un recul attribué aux jeux Olympiques, et les Japonais font défaut en raison d'”un “contexte économique difficile” dans leur pays. Les touristes des pays voisins de la France (Pays-Bas, Belgique, Italie, Allemagne) sont restés fidèles, avec une fréquentation stable. |
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