Parisot (Medef) : “il serait sain de supprimer l’ISF”

 
 
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à l’université d’été du medef le 29 août 2008 à Palaiseau. (Photo : Eric Piermont)

[02/09/2008 08:29:48] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé mardi qu’il serait “sain” de supprimer l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qu’elle considère comme une “catastrophe économique”.

“Plus j’observe ce qui se passe dans notre pays, plus je vois que cet impôt, qui a une valeur symbolique très forte, est en réalité une catastrophe économique. Je le dis très clairement aujourd’hui, oui il serait sain de supprimer l’ISF”, a-t-elle dit sur RMC.

La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, avait évoqué lundi une possible réforme de l’ISF dans un entretien à la Tribune mais le Premier ministre François Fillon avait aussitôt affirmé qu’une telle réforme n’était “pas à l’ordre du jour”.

La suppression de l’ISF serait, pour Mme Parisot, “la meilleure façon de conserver des investisseurs dans notre pays et la meilleure façon de faire venir d’autres investisseurs qui avaient quitté notre pays”.

“Comment voulez-vous qu’on puisse continuer à créer des entreprises, à investir dans des entreprises si nous n’avons plus le capitaliste prêt à risquer son argent dans une entreprise ?”, a-t-elle lancé. “L’ISF nous a abimé de ce point de vue là de façon catastrophique”, a-t-elle jugé.

Mme Parisot a affirmé avoir “changé d’avis” sur cette question. “Pendant longtemps, je pensais que ce n’était pas le sujet d’y toucher. J’ai plaidé pour qu’au moins une partie de l’ISF soit investie dans les PME, ça me semblait la priorité”, a-t-elle répondu.

L’ISF est un impôt déclaratif dû par les personnes physiques domiciliées en France dont le patrimoine privé excédait 770.000 euros au 1er janvier 2008.

Mme Parisot s’est par ailleurs dite “assez surprise” face aux récentes annonces du gouvernement de hausses de taxes. Elle a rappelé que le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait promis de ne pas augmenter les charges des entreprises. Or, “en ce moment ce qui se passe c’est qu’on les augmente, on met la France dans une situation très délicate”, a-t-elle estimé.

Interrogée notamment sur le projet de taxer la participation et l’intéressement pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale, elle l’a jugé “incompréhensible”. “C’est contradictoire avec l’idée d’augmenter le pouvoir d’achat net des salariés”, a-t-elle estimé.

 02/09/2008 08:29:48 – Â© 2008 AFP