BCE : maintien du statu quo monétaire jeudi et sans doute jusqu’en 2009

 
 
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éant devant le siège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[02/09/2008 14:43:44] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) va garder ses taux directeurs inchangés jeudi et attendre l’an prochain que les risques inflationnistes s’apaisent avant éventuellement de réduire les conditions du crédit pour aider une économie en berne, estiment des analystes.

Le principal taux directeur de la zone euro va rester à 4,25%, son niveau depuis juillet, estiment l’ensemble des économistes sondés par l’agence de presse Dow Jones Newswires.

“Jeudi, la BCE va sans doute réfuter les espoirs des marchés en une baisse de taux dans un futur proche”, souligne Holger Schmieding, chef économiste pour l’Europe de la Bank of America.

Malgré un léger reflux, l’inflation en zone euro reste élevée: 3,8% sur un an en août, selon un taux provisoire, le double de l’objectif de la BCE. Pétrole et aliment ont nourri la hausse des prix. Pour rétablir le pouvoir d’achat des ménages, les syndicats placent haut la barre de leurs revendications salariales, comme en Allemagne, et le danger d’un dérapage incontrôlé des prix devient aigu pour la BCE.

Ces tensions sur les prix empêchent la Banque centrale d’abaisser ses taux pour venir en aide à une économie à la peine. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a révisé mardi sévèrement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008, à 1,3% contre 1,7%, et jugé la zone euro plus proche de la récession que les Etats-Unis.

Le ralentissement de la conjoncture devrait toutefois “permettre de ramener l’inflation dans des zones plus confortables”, estime l’Organisation. Les gardiens de l’euro pourraient alors penser à desserrer les vannes du crédit.

Jeudi, le président de l’institution monétaire Jean-Claude Trichet devrait avant tout rester ferme, mais en reconnaissant que l’économie entre dans une phase de faiblesse. Il devrait annoncer à cette occasion une révision des prévisions de croissance de la BCE pour 2008 et 2009, probablement de 0,4 point de pourcentage chacun, estime Alexander Krüger, analyste à la Bankhaus Lampe.

Les pronostics pour l’inflation devraient en revanche rester identiques. Il y a trois mois, elle avait parié sur 3,4% cette année et 2,4% en 2009.

“La probabilité d’une baisse de taux dans les prochains mois, également pour des raisons de crédibilité, sont proches de zéro”, estime M. Krüger.

Il faudra attendre 2009. Une courte majorité de la quarantaine d’économistes interrogés par Dow Jones mise sur une poursuite du statu quo jusqu’à la fin du premier trimestre. Ils sont plus nombreux en revanche à miser sur des taux directeurs moins élevés à la fin juin.

D’ici là, les pressions politiques pourraient s’intensifier au fur et à mesure que les pays de la zone euro s’enfoncent dans la crise. La France a déjà relancé ses critiques. Lundi, la ministre des Finances Christine Lagarde a de nouveau plaidé pour un dialogue approfondi des Etats avec la BCE, revendication que cette dernière considère comme une atteinte à son indépendance.

 02/09/2008 14:43:44 – Â© 2008 AFP