Inde : Tata stoppe le chantier de l’usine de l’auto la moins chère du monde

 
 
[03/09/2008 09:10:55] NEW DELHI (AFP)

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ère du monde présentée le 10 janvier 2008 à New Dehli par Ratan Tata (Photo : Manan Vatsyayana)

Le chantier de construction d’une usine du groupe indien Tata Mortors, censée produire la voiture la moins chère du monde, est officiellement arrêté dans l’est de l’Inde en raison de l’escalade des manifestations d’hostilité au projet, a annoncé l’entreprise mardi soir.

Le premier groupe automobile indien, filiale du conglomérat Tata, qui pensait lancer dès octobre sa Nano produite à Singur au Bengale occidental et vendue 2.500 dollars, envisage maintenant de délocaliser la production ailleurs en Inde.

L’usine de Singur était de facto à l’arrêt depuis vendredi après que des dizaines de milliers de manifestants eurent encerclé le site industriel du futur véhicule Nano pour protester contre la réquisition de leurs terres agricoles.

“Tata Motors est contraint de suspendre la construction et le travail de l’usine Nano à Singur compte tenu de l’agitation et les conflits qui se poursuivent sur le site”, selon un communique de la société.

Ratan Tata, le président du conglomérat éponyme, avait menacé fin août de délocaliser la production de la Nano si les manifestations ne cessaient pas dans cet Etat du Bengale occidental dirigé depuis 30 ans par le parti communiste d’Inde marxiste, mais extrêmement favorable aux investissements locaux et étrangers.

Tata Motors a investi 350 millions de dollars dans cette usine qui doit assembler 250.000 unités par an de cette mini-voiture vendue en principe 2.500 dollars dès octobre en Inde. Cette automobile rudimentaire de 600 cm3 de cylindrée a été dévoilée au monde entier en janvier à New Delhi.

Mais depuis, Singur est le théâtre de violentes actions de militants et de paysans ulcérés par la réquisition par le gouvernement de terres agricoles pour les transformer en terrains industriels.

L’Inde, qui se rêve en superpuissance rivale de la Chine, a lancé depuis 2005 des centaines de projets de zones économiques spéciales (ZES), qui sont des enclaves industrielles privées exemptées d’impôts, avec de solides infrastructures, pour attirer des entreprises étrangères et locales.

 03/09/2008 09:10:55 – Â© 2008 AFP