Les cours du pétrole retrouvent un peu de fermeté avant les stocks US

 
 
[04/09/2008 13:27:57] LONDRES (AFP)

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Les cours du pétrole se raffermissaient légèrement jeudi matin, le marché se stabilisant après les fortes liquidations des derniers jours, en attendant les chiffres hebdomadaires des réserves pétrolières américaines mais aussi les commentaires du président de la BCE.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent pour livraison en octobre gagnait 37 cents à 108,43 dollars sur l’InterContinental Exchange de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre perdait 65 cents à 110,97 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

“Le marché se consolide après avoir subi des pertes importantes cette semaine, sur fond d’apaisement des craintes liées à l’ouragan Gustav”, constatait Andrey Kryuchenkov, analyste de la maison de courtage Sucden.

Le passage de Gustav semble avoir épargné les plateformes pétrolières du Golfe du Mexique, ce qui a fait plonger les cours du brut à leur plus bas niveau depuis avril.

Cependant, “les dégâts sur le réseau électrique empêchent encore une partie importante des infrastructures de raffinage de reprendre la production”, observait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Les prix de l’essence à court terme ont bondi, rapportait-il, stimulant, par contagion, ceux du brut.

Selon le ministère américain de l’Intérieur, 95,8% de la production de pétrole et 91,6% de la production de gaz naturel étaient encore interrompus mercredi.

Dans ce contexte, le rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE), attendu à 15H00 GMT, sera au centre de l’attention.

Pour la semaine achevée le 28 août, les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablent sur une petite baisse des stocks de brut, de 300.000 barils, et sur une fonte de 1,5 million de barils (mb) des stocks d’essence.

En revanche, les réserves de distillats – qui comprennent le fioul de chauffage et le diesel et commencent à retenir l’attention alors que l’été s’achève aux Etats-Unis – auraient progressé de 600.000 barils.

Par ailleurs, les opérateurs surveillent le développement de nouvelles dépressions dans l’Atlantique, en particulier Ike, devenu un ouragan de catégorie 4 sur l’échelle Saffir-Simpson, selon le Centre de surveillance des ouragans (NHC) basé à Miami.

“Les tempêtes tropicales soulèvent quelques inquiétudes, bien qu’il soit encore trop tôt pour savoir si elles entreront dans le Golfe du Mexique”, qui concentre un quart de la production pétrolière américaine, notait ainsi Veronica Smart, du cabinet Energy Information Centre.

Les opérateurs guetteront également les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, à l’issue de la décision mensuelle de l’institution.

“Une nouvelle appréciation du billet vert pourrait rajouter de la pression sur les matières premières libellées en dollars, surtout si la BCE et la Banque d’Angleterre entament un cycle d’assouplissement monétaire”, comme les cambistes s’y attendent, estime Andrey Kryuchenkov.

A l’approche de la réunion mardi prochain à Vienne de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le marché prête également une oreille attentive aux propos des membres du cartel.

L’Equateur estime que l’Opep devrait maintenir inchangés ses quotas de production afin de stabiliser les prix, a ainsi indiqué mercredi le ministre équatorien des Mines et du Pétrole, Galo Chiriboga.

Les producteurs semblent pour l’heure favorables à un maintien à l’identique de la production, bien que la question d’une baisse de la production pour enrayer la chute des cours risque d’être débattue.

Par ailleurs, l’Iran a invité formellement le Brésil à faire partie de l’Opep, une possibilité que le géant sud-américain n’envisage pas actuellement, a déclaré mercredi son ministre des Mines et de l’Energie.

 04/09/2008 13:27:57 – Â© 2008 AFP