Natixis va émettre 1,6 milliard d’actions nouvelles au prix de 2,25 euros

 
 
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ège de Charenton-le-Pont le 11 septembre 2007 (Photo : Joel Saget)

[04/09/2008 09:06:12] PARIS (AFP) Natixis va émettre 1,6 milliard d’actions nouvelles au prix unitaire de 2,25 euros, une opération destinée à renflouer les comptes de la banque française très éprouvée par la crise des “subprime”, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.

Cette augmentation de capital, annoncée mi-juillet, devrait rapporter 3,7 milliards d’euros à Natixis. Elle débutera vendredi 5 septembre 2008 et se terminera le 18 septembre 2008 en fin de journée.

Le prix d’émission des nouvelles actions représente une décote de 61% par rapport au cours de clôture du titre mercredi soir à 5,84 euros. C’est beaucoup plus que la décote de 40% attendue par les analystes.

L’action a perdu 70% de sa valeur depuis son entrée en Bourse fin 2006.

L’augmentation de capital se fera avec maintien d’un droit préférentiel de souscription pour les actionnaires existants: chaque actionnaire pourra ainsi souscrire 13 actions nouvelles pour 10 actions détenues.

Les maisons mères de Natixis, les groupes Banque Populaire et Caisse d’Epargne, qui détiennent ensemble 69,8%, se sont engagées à souscrire l’augmentation de capital à hauteur de leur participation.

Le placement du reste des actions est garanti par un “syndicat bancaire” composé d’une douzaine de banques dont Lazard Frères Banque, Credit Suisse, Merrill Lynch, BNP Paribas, UBS, HSBC, Société Générale et RBS.

En outre, en dernier ressort, Banque Populaire et Caisse d’Epargne “se sont engagés à souscrire les actions qui ne seraient pas souscrites (…) par d’autres investisseurs”, rappelle Natixis dans son communiqué.

Certains actionnaires minoritaires, notamment les fonds spéculatifs américains (“hedge funds”) Greenlight Capital et Royal Capital Management, avaient contesté cette opération, la jugeant “destructrice de valeur”.

Elle est destinée à renforcer les fonds propres de la banque, très affectée par la crise des prêts immobiliers à risques américain (“subprime”).

Natixis a ainsi accusé une perte nette de 948 millions d’euros au premier semestre, en raison de sa forte spécialisation dans les domaines d’activité les plus touchés par la crise. Elle a enregistré pour 3,9 milliards de dépréciations sur son portefeuille de produits toxiques depuis un an.

Cette augmentation de capital est “une conséquence directe de la crise financière sans précédent que nous traversons”, a déclaré le directeur général de Natixis, Dominique Ferrero, au cours d’une conférence téléphonique.

“La solidité de la structure financière devient dans le secteur bancaire un pré-requis dans un environnement qui est devenu plus exigeant”, a-t-il ajouté.

Pour faire face à ses déboires, Natixis a par ailleurs engagé un plan de redressement passant notamment par la suppression de 800 emplois en interne et autant parmi les prestataires extérieurs.

Elle a dévoilé la semaine dernière de nouvelles orientations stratégiques, notamment la réduction de son “profil de risque” et un recentrage “sur les métiers les plus porteurs et les moins volatils”.

 04/09/2008 09:06:12 – Â© 2008 AFP