La croissance mondiale pourrait tomber entre 1 et 1,5% en 2009

 
 
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îne de chaîne de démontage de voitures, le 07 Février 2007 à Romorantin en Sologne. (Photo : Alain Jocard)

[04/09/2008 20:02:12] GENÈVE (AFP) La croissance mondiale devrait fortement chuter en 2009 selon la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) qui, plus pessimiste que les autres institutions, prévoit un ralentissement “marqué” et “prolongé”.

“Si vous voulez connaître ma meilleure estimation, alors en effet la croissance mondiale va tomber de 2,9% en 2008 à quelque chose proche de 1 à 1,5% en 2009”, a assuré le chef économiste de la Cnuced Heiner Flassbeck présentant jeudi le rapport annuel sur le commerce et le développement 2008.

Fin août, le Fonds monétaire international (FMI) revoyait à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, mais les situait encore à 3,9% pour 2008 et 3,7% pour 2009.

Seule l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) rejoint les estimations de la Cnuced concernant les pays développés. Tandis que cette dernière évalue la hausse du Produit intérieur brut de ces pays à 1,5% en 2008, l’OCDE table sur une croissance de 1,4%.

Et pour la Cnuced, la crise est loin d’être finie. “Il est très probable que l’économie mondiale enregistre un ralentissement marqué et prolongé”, prévient-elle.

L’organisation onusienne met en cause les politiques monétaires jugées “trop restrictives” et qui pourraient peser sur l’ensemble des économies des pays concernés.

“La situation pourrait devenir encore plus délicate si les monnaies des pays présentant des déficits courants considérables sont poussés à dévaluer”, relève-t-elle, avertissant que “des politiques monétaires trop restrictives dans les pays où l’inflation est élevée pourraient entraîner un nouveau ralentissement de leur croissance”.

Si la décision des grandes banques centrales de fournir des liquidités aux institutions financières touchées par la crise est jugée appropriée, le rapport regrette les augmentations de taux d’intérêt destinées à juguler l’inflation.

Les économistes de la Cnuced pointent particulièrement du doigt la Banque centrale européenne (BCE).

“La décision de la Banque centrale européenne d’augmenter sa politique de taux d’intérêt début juillet 2008 pour empêcher que le taux d’inflation n’augmente davantage que le relativement faible objectif de 2%, peut produire des effets négatifs sur la croissance dans la zone euro et au-delà”, relèvent-ils.

“Le risque d’une récession économique associée à une politique de réaction orthodoxe (qui consiste à augmenter les taux d’intérêt, ndlr) est élevé, alors que le risque d’une inflation galopante associée à des réactions politiques diversifiées est considérablement surestimé”, insiste l’institution.

Parallèlement, la Cnuced se montre plus rassurante sur les risques de hausse des prix à la consommation: “la plupart des pays développés et de nombreux pays en développement ou émergents ne sont pas confrontés à la menace d’une inflation incontrôlable”.

Dénonçant “le rôle de la spéculation” dans les “fortes variations” des prix des produits de base, les économistes de l’organisation plaident ainsi pour une réglementation des flux financiers et des équilibres monétaires internationaux, jugée par eux “indispensable”.

“La crise récente montre une fois de plus que les règles du marché sont incapables d’empêcher des phases récurrentes d’+exubérance irrationnelle+”, dénonce le rapport.

Pour le directeur général de la Cnuced Supachai Panitchpakdi, “de même qu’elle a amplifié la hausse des prix, la spéculation peut amplifier leur baisse”.

 04/09/2008 20:02:12 – Â© 2008 AFP