[05/09/2008 11:42:18] PARIS (AFP)
La baisse des marchés boursiers s’est poursuivie vendredi, en Asie puis en Europe, dans le sillage de la chute de Wall Street jeudi soir, les investisseurs s’inquiétant de plus en plus pour la situation économique américaine et mondiale. Vendredi, la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 2,75%. Hong Kong a perdu 2,24%, Singapour 1,97% et Shanghai pas moins de 3,29%. Toutes les places de la région étaient touchées: Jakarta a cédé 2,5%, Sydney 2,1%, Séoul 1,55% et Manille 1,1%. Jeudi soir à Wall Street, le Dow Jones avait perdu 2,99% et le Nasdaq 3,20%, par des craintes sur un affaiblissement de la consommation, premier facteur de croissance de de l’économie américaine, du fait de mauvais chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis. “Le sentiment de vente s’est répandu sur les marchés asiatiques après la chute de Wall Street car les acteurs de la région ont anticipé des mauvaises nouvelles supplémentaires des Etats-Unis”, a expliqué Kazuhiro Takahashi, un courtier de SMBC Daiwa Securities. “Les investisseurs ont pris leurs bénéfices après avoir acheté activement ces dernières séances (…) et cela va probablement continuer” dans les jours qui viennent à moins de signes clairs d’un retournement de l’économie américaine, a souligné Katsuhiro Kondo, courtier de Tokai Tokyo Securities. Au Japon, “des ventes spéculatives pourraient ébranler le Nikkei à tout moment à l’avenir, car le climat est morose et les inquiétudes sur l’état de l’économie ne sont pas prêtes de se calmer”, a renchéri Akira Ishida, chef du département actions de Chuo Securities, à Dow Jones Newswires. Le climat n’était pas meilleur en Europe, où les bourses étaient en nette baisse à la mi-journée. A 10H00 GMT, Londres abandonnait 1,08%, Francfort 1,42% et l’Eurostoxx 50 1,39%. Paris perdait 1,21% au lendemain d’une très forte baisse de 3,22%.
“On reste dans la lignée d’hier et du décrochage violent de la fin de séance. Il semblerait qu’il y ait une prise en compte assez brutale du ralentissement économique généralisé, en Europe comme aux Etats-Unis”, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien. Rompant avec l’optimisme suscité la semaine dernière par plusieurs statistiques meilleures que prévu aux Etats-Unis, notamment la croissance du deuxième trimestre, les investisseurs semblent estimer que ces données sont “trop prometteuses pour être vraies”, selon les stratégistes de BNP Paribas. Les deux études publiées jeudi sur le marché du travail américain (enquête du cabinet ADP et demandes hebdomadaires d’allocations chômage) ont en effet ravivé les craintes d’une mauvaise surprise sur les chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis, attendus à 12H30 GMT. Alors que les économistes tablent sur 75.000 suppressions de postes en août, “des destructions d’emplois plus nombreuses (…) accentueraient la tendance à la baisse des marchés actions”, avertit le courtier Aurel, qui juge le risque de déception “loin d’être négligeable”. “Quand je regarde les paniers d’ordres de ce matin, il n’y a que des ordres de ventes. Dans un tel marché, il suffit d’atteindre des paliers techniques pour accélérer à la baisse, sans élément déclencheur identifiable”, a ajouté le vendeur d’actions. Par ailleurs, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a dissipé jeudi les derniers espoirs d’assouplissement monétaire avant la fin de l’année en maintenant un discours très ferme sur l’inflation, malgré une conjoncture très affaiblie puisque la BCE a abaissé sa prévision de croissance en zone euro pour 2008 à 1,4%, contre 1,8% initialement prévu. Seul élément positif pour les places européennes, le couple pétrole-euro confirmait son récent fléchissement. Vers 10H00 GMT, l’euro s’échangeait à 1,4218 dollar contre 1,4321 dollar jeudi soir alors que le baril du pétrole se négociait sur les marchés asiatiques vendredi matin autour de 107,70 dollars. |
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