Le pétrole souffre encore des craintes sur la demande aux USA et en Europe

 
 
[05/09/2008 19:13:37] LONDRES (AFP)

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Les cours du pétrole restaient en baisse vendredi en fin d’échanges européens, après les, qui ont attisé les craintes sur la demande, et sous la pression d’un dollar de nouveau très gaillard.

Vers 16H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent pour livraison en octobre perdait 97 cents à 105,33 dollars sur l’InterContinental Exchange de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre cédait 96 cents à 106,93 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le pétrole, qui avait déjà perdu plus d’un dollar jeudi, a frôlé de nouveau vendredi matin ses plus bas depuis avril, touchés en début de semaine. Il est tombé sous la barre des 105 dollars à Londres, jusqu’à 104,24 dollars.

“Les perspectives pour les économies mondiales sont loin d’être roses et cela alimente la crainte d’une destruction de la demande et pousse les prix plus bas”, commentait Nimit Khamar, analyste de la maison de courtage Sucden.

Aux Etats-Unis, confirmant les craintes d’un nouvel affaiblissement de la croissance, le chômage a bondi en août à son plus haut niveau en cinq ans, tandis que l’économie supprimait des emplois pour le huitième mois consécutif.

En Europe, les inquiétudes économiques ont elles aussi été ravivées par l’annonce d’un recul plus fort qu’attendu en juillet de la production industrielle allemande. La veille, l’annonce de la première contraction de l’activité économique en en zone euro, depuis sa création en 1999, avait déjà alarmé le marché sur les perspectives de demande.

Les cours du pétrole ont donc reflué au niveau où ils se trouvaient avant le passage de l’ouragan Gustav, dont l’impact sur les installations pétrolières du Golfe du Mexique s’est finalement révélé modeste.

“L’ouragan Gustav a temporairement fait grimper les prix mais son impact a été bien moindre qu’on ne craignait et la production devrait rapidement reprendre dans le Golfe du Mexique”, résumait Helen Henton, analyste de la banque Standard Chartered.

Le baril continue également à souffrir de la santé retrouvée du dollar face aux autres devises: le dollar a atteint vendredi 1,4196 dollar, son plus haut niveau depuis le 24 octobre dernier face à la monnaie unique.

Or, la remontée du dollar face à l’euro décourage les achats de matières premières libellées en dollars, car elle érode le pouvoir d’achat des investisseurs munis d’autres devises. Elle incite aussi les investisseurs à racheter des dollars au détriment d’autres placements, tels que les matières premières.

Cependant, le développement d’autres dépressions pourrait faire rebondir les cours d’ici quelques jours, avertissent les analystes.

“La tempête tropicale Hanna devrait maintenant éviter le Golfe du Mexique”, mais il est encore trop tôt pour prédire la trajectoire de l’ouragan Ike ou de la tempête Josephine et, de ce fait, des perturbations dans la production américaine restent possibles”, ont ainsi souligné les analystes de Barclays Capital.

Les regards des opérateurs vont se tourner à présent vers Vienne, où se tiendra mardi prochain la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui fournit 40% environ de l’offre mondiale de brut.

Le cartel pétrolier semble parti pour maintenir ses niveaux de production, bien que la question de baisser la production pour enrayer la chute des cours risque de faire débat.

Le marché du pétrole “commence à souffrir d’une surabondance” de l’offre, a ainsi déclaré vendredi à l’AFP le président de la Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC), Chokri Ghanem.

 05/09/2008 19:13:37 – Â© 2008 AFP