La Bourse de Paris décroche, inquiétée par les perspectives économiques US

 
 
[05/09/2008 19:55:51] PARIS (AFP)

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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

La Bourse de Paris a renoué avec la fébrilité, enregistrant sur la semaine écoulée le plus fort repli hebdomadaire de l’année, plombée par les inquiétudes persistantes sur la comme en Europe.

Après le rebond de la dernière semaine d’août, le CAC 40 s’est replié de 6,38% sur la semaine, terminant à 4.196,66 points et creusant à 25,25% sa perte depuis le début de l’année, en raison de trois séances consécutives dans le rouge et un plongeon de 3,22% jeudi.

La place parisienne a réagi négativement à l’aggravation des perspectives de l’économie américaine, après la publication de deux études jeudi, puis du rapport mensuel sur l’emploi vendredi, qui ont fait état de suppressions d’emplois en août supérieures aux attentes des analystes.

“En période de ralentissement économique, les entreprises ne commencent à réduire les effectifs qu’au moment où elles sont au plus bas”, analyse Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie chez Dexia.

“On se situe toujours à la rencontre entre deux bulles négatives, celle du ralentissement américain, qui conjugue crise bancaire et crise immobilière, et la crise +dollar-baril+ (alimentée conjointement par l’envolée des prix du pétrole et la faiblesse du dollar, ndlr)”, observe-t-il.

Les marchés restent néanmoins sur leurs gardes, inquiétés par un climat économique mitigé. “Les investisseurs se demandent: +Quand va-t-on enfin sortir des conséquences de la crise immobilière et financière?+ Il faudra peut-être attendre 2010 pour les voir s’estomper”, estime M. Pierret.

, président de la Banque centrale européenne, a contribué à déprimer les marchés. Il a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008 et 2009 en zone euro, mais a relevé ses prévisions d’inflation sur la même période, douchant tout espoir d’assouplissement de la politique monétaire européenne.

La BCE “reste droite dans ses bottes”, alors que “la zone euro s’enlise dans la récession”, désapprouve Marc Touati, économiste chez Global Equities.

Ces incertitudes ont occulté les indicateurs positifs de la semaine, notamment l’indice ISM services aux Etats-Unis, ressorti à plus de 50 points (traduisant donc une progression de l’activité) et supérieur aux attentes des analystes.

Par ailleurs, “la crise +dollar-baril+ se résorbe au-delà des espérances”, rappelle le stratégiste de Dexia, notant que les cours du brut sont descendus “de plus de 30%” depuis la mi-juillet, tandis que le dollar remontait “de plus de 10%” face à l’euro.

La semaine prochaine sera en revanche marquée par très peu d’indicateurs macroéconomiques. L’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan sera dévoilé vendredi, de même que les chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis et les prix à la production industrielle américaine pour août.

“Ces derniers vont-ils répercuter la baisse des prix des matières premières?”, s’interroge M. Pierret, pour qui la dépréciation des matières premières et le raffermissement du dollar pourraient permettre à la Bourse de “se reprendre”.

“Il y encore quelques mois, la plupart des économistes attendaient une récession aux Etats-Unis, qu’on n’a pas eu et qu’on n’aura pas. On est en train de remonter, même si l’immobilier et l’emploi freinent encore”, conclut-il.

“Ces mouvements (matières premières et remontée du dollar) sont encore trop récents pour réellement donner une bouffée d’air à l’économie européenne”, tempère le courtier Aurel, pour qui “le climat reste détestable”, et qui table sur une croissance “toujours faible” au deuxième semestre.

 05/09/2008 19:55:51 – Â© 2008 AFP