[07/09/2008 17:37:11] PARIS (AFP) Face à la flambée du prix des carburants, le gouvernement devrait instaurer deux types d’aide au transport domicile-travail des salariés : remboursement partiel des abonnements par les employeurs pour les transports en commun, comme maintenant en Ile-de-France, et aide forfaitaire facultative pour les déplacements en voiture. La ministre de l’Economie Christine Lagarde a déclaré dimanche au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro que le gouvernement travaillait à ce schéma, confirmant une information du Journal du Dimanche. Pour les salariés qui utilisent les transports en commun, le gouvernement, a dit Mme Lagarde, envisage d’étendre le dispositif en vigueur en Ile-de-France, qui oblige les employeurs à payer la moitié de l’abonnement transport du salarié. Le dispositif serait exonéré de charges sociales. A l’intention des salariés obligés d’utiliser leur voiture pour aller travailler, les entreprises pourraient verser une aide forfaitaire, exonérée de charges sociales et fiscales, “sur la base du volontariat” des entreprises, a-t-elle déclaré. Selon le JDD, le montant serait de 200 euros par an et par salarié. Mme Lagarde n’a toutefois pas confirmé le chiffre, car a-t-elle souligné, à l’instar de l’entourage du Premier ministre, aucun arbitrage ne pourra intervenir avant que les partenaires sociaux n’aient remis leurs propositions à M. Fillon. Le délai est fixé au 15 septembre.
Si l’aide pour les transports collectifs devrait recueillir l’assentiment des syndicats, qui l’avaient tous demandée, l’idée d’une prime facultative pour les salariés utilisant leur voiture devrait rencontrer une forte opposition syndicale. Le leader de FO Jean-Claude Mailly est monté au créneau dès dimanche sur RTL, en exigeant “une prime à caractère obligatoire”, car “il y a beaucoup de salariés aujourd’hui qui ne peuvent pas faire autrement que de prendre leur véhicule pour aller travailler, parce que le transport collectif n’existe pas, ou qu’ils travaillent en horaire décalé”. Il a également jugé “un peu court” les 200 euros évoqués. Pour le Parti socialiste, François Hollande a également estimé que “ceux qui sont obligés de prendre leur voiture (…) ne peuvent pas attendre du bon vouloir de leur chef d’entreprise d’être pour partie remboursés de leur frais”. M. Fillon souhaitait que les partenaires sociaux puissent décider “ensemble des conditions d’application” de cette aide. Mais au final, seules trois organisations syndicales (FO, CFTC et CGC) ont accepté l’invitation lancée par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) à discuter sur le sujet.
Réunies jeudi, ces organisations ont prévu de se retrouver mercredi pour tenter de “faire des préconisations communes”, tout en reconnaissant des divergences sur le mode de financement d’une telle aide. La présidente du Medef, Laurence Parisot, avait décliné l’invitation, refusant de participer à l'”erreur économique” que constitue selon elle l’aide au transport, et à une négociation “dont l’enjeu unique serait d’augmenter les charges des entreprises”. L’UPA (artisanat) s’est également opposé “à toute mesure qui imposerait une charge financière supplémentaire aux entreprises”. La CGPME a demandé à l’Etat “d’assumer financièrement le poids de ses décisions politiques”. Du côté syndical, la CGT et la CFDT avaient également décliné l’invitation à la discussion, en raison de l’absence du Medef, mais comme l’ensemble des autres syndicats, elles jugent que la responsabilité des entreprises dans le financement doit s’imposer. |
||||||
|