Après l’annonce d’un accord entre la SOTETEL et ses
employés, il y a peu de temps, nous avons appris qu’il y a eu
un nouveau rebondissement dans cette affaire ; on dit même que cet accord
serait ‘’tombé à l’eau’’…
Rappelons que, dans un article précédent, nous avons indiqué et selon des
sources proches de l’administration que la SOTETEL et les syndicats avaient
franchi un pas décisif dans le règlement de la crise, grâce à un conclu, mardi dernier, entre les deux parties
(syndicat et SOTETEL) à l’inspection de travail de Bab El Khadra.
Mais seulement voilà, cet accord, moins de 48 heures après sa signature,
n’aurait pas pu se traduire dans les faits. En effet, M. Ali Jomni, le
secrétaire général de l’UGTT à la SOTETEL, a donné, jeudi 4 septembre,
l’ordre, avec la bénédiction de l’UGTT, aux employés de continuer à
boycotter le travail jusqu’à trouver une solution satisfaisante. Il nous a
déclaré que cette décision est due au non respect de
l’accord de la première négociation.
«L’accord consiste à permettre aux employés d’accéder à leurs postes de
travail sans signer de contrat, et ce jusqu’à la fin du mois de septembre,
date à laquelle les négociations doivent prendre fin… », dit-il, mais
précise : «…cependant, la direction de la SOTETEL voulait nous faire signer
des contrats, masqués en avis, qui mentionnent avec précision que
le renouvellement des contrats peut aller de 3 mois à un an, et que si le
signataire s’absentait de le faire, celui-ci
serait automatiquement renvoyé».
«Alors que notre objectif ce n’est pas de signer des contrats bien déterminés (…) On
ne négocie pas pour ça (…) Notre seul enjeu c’est de régler définitivement
la situation de nos contractuels: la titularisation ou bien l’obtention des
indemnités de licenciement».
Indiquons que le PV du 29 août mentionne: qu’en attendant les négociations
sur la restructuration de l’entreprise et la situation des travailleurs, ces
derniers sont invités à rejoindre leurs postes le 04 septembre 2008 après
avoir reçu des avis au siège, en présence d’un inspecteur de travail. Ces
avis invitent, bien entendu, les employés à regagner leurs postes de travail
tout en les informant implicitement que la durée de renouvellement de leurs
contrats doit dépasser 3 mois, dans tous les cas.
Nous avons demandé à M. Nourredine Bou Ali, le directeur des ressources
humaines de la SOTETEL, de nous préciser les raisons ou les causes exactes
de l’échec de l’accord. M. Bou Ali nous a confié que la direction de la SOTETEL était hors de cause
dans cet échec, au contraire elle a montré toute sa volonté de négocier et
de parvenir à une solution pour les travailleurs contractuels, lesquels ont
une carrière variant entre 5 et 25 ans.
Il également ajouté que les membres du syndicat ont fait une réserve au
sujet des avis qui ont été mentionnés dans le PV du 29 août lors de la
première négociation.
«On a voulu, comme prévu dans les négociations de reconsolidation, donner
aux employés des avis qui leurs imposaient de regagner leurs postes de
travail, mais ces derniers ont refusé de les signer», nous a-t-il indiqué.
Plus loin, le DRH de la SOTETEL poursuit en disant que «… nous voulons
toujours négocier avec les membres du syndicat au cours des prochains jours
dans le cadre de la restructuration de la SOTETEL, notamment concernant la
titularisation et le licenciement de certains travailleurs».
En outre, tout en affirmant également que la direction de la SOTETEL va
continuer les négociations avec les membres du syndicat, M. Nourredine Bou
Ali n’a pas voulu donner de précision sur la fin des négociations, et par
ricochet de la crise à la SOTETEL. «Soyez certain qu’on va régler la
situation des employés (…) ceux qui vont être titularisés le seront et ce
qui vont être malheureusement licenciés vont bénéficier de tous leurs droits»,
dira-t-il.
Au sujet de licenciement, M. Nourredine Bou Ali nous a clairement indiqué
que la situation de la SOTETEL impose une restructuration profonde et ce à
fin de pouvoir faire face à plusieurs défis, notamment une crise financière,
une concurrence de plus en plus ardue et la mise à niveau de ses
compétences, etc.
Selon lui la crise financière qui frappe l’entreprise est due à la baisse
d’activité sur le
marché local, notamment dans le câblage du réseau de la
téléphonie fixe. «La baisse du marché local a entraîné un déficit de 5,7
millions de dinars en 2007 pour la SOTETEL… Et puisqu’il n’y a pas de
marchés, on a estimé qu’il fallait restructurer l’entreprise pour sauver ce
qui pouvait l’être», a-t-il souligné.
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