France : commerce extérieur et production industrielle à la baisse à long terme

 
 
photo_1221058597249-1-1.jpg
ën C5 quittent la chaîne de montage de l’usine Citroën de Chartres-de-Bretagne, le 31 mars 2008. (Photo : Andre Durand)

[10/09/2008 15:13:06] PARIS (AFP) Malgré une amélioration trompeuse en juillet, le commerce extérieur de la France et sa production industrielle restent orientés à la baisse à plus long terme, confirmant les craintes des économistes sur un net ralentissement de la croissance.

Le déficit commercial de la France s’est certes légèrement redressé en juillet mais reste à des niveaux considérables, à 4,834 milliards d’euros pour le mois de juillet.

C’est mieux que le record de juin mais cela équivaut tout de même au déficit enregistré sur l’ensemble de l’année 2004, souligne l’économiste Alexander Law (Xerfi). Et sur les douze derniers mois, le déficit cumulé atteint 48,790 milliards d’euros, “un nouveau record tout aussi historique”.

La production industrielle française a également connu un léger mieux en juillet avec une hausse de 1,2% par rapport à juin mais la tendance reste “globalement très mal orientée en raison des mauvaises performances des mois passés”, indique Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas.

Sur la période allant de mai à juillet, l’évolution reste négative avec une baisse de 2,5% par rapport aux trois mois précédents et de 1,9% par rapport à la même période de l’année précédente.

photo_1221058561967-1-1.jpg
éficit commercial de la France juillet 2008 et évolution mensuelle sur un an

Selon Marc Touati (Global Equities), la production devrait même continuer à baisser au deuxième trimestre, signe d’une “déprime industrielle massive et durable”.

Ces statistiques n’ont pas contribué à embellir le tableau économique après la stagnation du chômage et les signes avant-coureurs d’une crise immobilière, confirmés mercredi avec l’annonce d’une baisse de 25% des ventes de logements anciens dans les grandes villes au premier semestre.

De son côté la Commission européenne, qui a publié ses dernières prévisions, a confirmé les piètres perspectives françaises. Si le ralentissement va toucher l’ensemble de l’Union européenne, il devrait être plus marqué en France. Selon Bruxelles, la croissance n’y sera en 2008 que de 1%, contre 1,3% en moyenne dans la zone euro.

Une prévision en ligne avec les dernières déclarations du Premier ministre François Fillon et de la ministre de l’Economie Christine Lagarde qui tablaient jusqu’à récemment sur une croissance comprise entre 1,7 et 2,0%.

Mais, dans la foulée de la plupart des économistes, le gouvernement a été contraint de revoir ses ambitions à la baisse, les clignotants passant au rouge les uns après les autres.

photo_1221058695705-1-1.jpg
évolution mensuelle par secteur

L’évolution des prix de l’énergie reste à surveiller de près. La légère amélioration du commerce extérieur en juillet est due en partie à la réduction de la “facture énergétique” mais celle-ci reste à un niveau très élevé (-5,4 milliards d’euros).

Une amélioration qui pourrait être de courte durée, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ayant annoncé son intention de limiter sa production pour éviter “une baisse brutale des prix”, ce qui risque de faire remonter les cours de l’énergie.

La facture énergétique s’est tout de même aggravée de 9,9 milliards par rapport à 2007, note Alexander Law, pour qui le commerce extérieur continue de souffrir de facteurs conjoncturels mais aussi de ses faiblesses structurelles, comme le secteur automobile.

“Ancien fleuron de l’industrie française, le secteur automobile voit ses performances commerciales se dégrader continuellement et inexorablement depuis 2004”, avec un déficit de près d’un milliard d’euros depuis le 1er janvier 2008, alors qu’il était excédentaire de 716 millions sur la même période l’an dernier, analyse M. Law.

 10/09/2008 15:13:06 – Â© 2008 AFP