Alitalia : tractations de la dernière chance pour un plan de relance

 
 
[11/09/2008 16:25:46] MILAN (AFP)

photo_1221119820969-1-1.jpg
éroport de Rome, le 2 avril 2008 (Photo : Andreas Solaro)

Le futur d’Alitalia est suspendu jeudi à l’issue des tractations entre les organisations syndicales et l’alliance d’entrepreneurs italiens prêts à relancer la compagnie dans un plan de la dernière chance avant la faillite.

Entamées jeudi dernier mais suspendues depuis lundi soir, les négociations, qui doivent reprendre à 10H00 (08H00 GMT) au ministère du Travail à Rome, sont pourtant au point mort après le non des syndicats à la proposition des repreneurs d’instaurer un contrat de travail unique et de diminuer leurs salaires et leur nombre de jours de congés.

Le point crucial des suppressions d’emplois, qui devraient être comprises entre 3.250 et 4.000, n’a par ailleurs toujours pas été abordé.

Quelque 500 salariés d’une filiale de maintenance d’Alitalia, basée à Naples, ont prévu de manifester devant le ministère du Travail. En difficulté chronique depuis des années, Alitalia, détenue à 49,9% par le gouvernement italien, s’est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire.

“L’alternative est la faillite”, a insisté mercredi le ministre du Travail, Maurizio Sacconi, sous forme d’ultimatum. Si un accord n’est pas trouvé, Alitalia entamera les procédures de licenciement, a prévenu de son côté le commissaire extraordinaire nommé par le gouvernement, Augusto Fantozzi. La compagnie, qui survit grâce à un prêt du gouvernement de 300 millions d’euros, ne disposera plus que de 30 à 50 millions fin septembre et sera rapidement contrainte à la faillite, a-t-il répété à plusieurs reprises ces derniers jours.

Selon M. Fantozzi, les pertes de la compagnie ont été de 547 millions d’euros au premier semestre et devraient être de 800 millions fin septembre. “Les ultimatum me semblent être une erreur” car “ils raidissent les positions”, a répliqué le secrétaire général de la Cgil, la première centrale syndicale italienne, Guglielmo Epifani.

Le plan de sauvetage d’Alitalia prévoit la reprise des actifs rentables par une alliance d’entrepreneurs italiens, rassemblés au sein de la Compagnie Aérienne Italienne (Cai), et la fusion de cette nouvelle société avec Air One, la deuxième compagnie de la péninsule.

Ces entrepreneurs sont prêts à mettre ensemble un milliard d’euros sur la table, dont 400 millions pour la reprise des actifs, afin de relancer la compagnie qui devrait voir le jour sous sa nouvelle forme début novembre.

Roberto Colaninno, PDG du fabricant de scooters Piaggio, Luciano Benetton, la “patronne” des patrons Emma Marcegaglia: le gotha du patronat italien a répondu présent à l’appel de la banque Intesa Sanpaolo, mandatée par le gouvernement pour élaborer un plan de sauvetage après l’échec de la tentative d’Air France-KLM. La compagnie franco-néerlandaise avait retiré son offre au printemps face à l’opposition des syndicats et aux critiques de Silvio Berlusconi qui, en campagne électorale, avait joué la carte de l'”italianité” de la compagnie.

En revanche, la dette de près de 1,2 milliard d’euros et les activités sans avenir seront reprises dans une seconde société, qui sera liquidée, ce qui a été rendu possible par une modification de la loi sur les faillites. Le plan de sauvetage, baptisé “Plan Phénix”, prévoit un retour à l’équilibre opérationnel en deux ans pour une nouvelle Alitalia, concentrée sur le transport de passagers et disposant d’une part de marché de 56% en Italie.

Alitalia devrait également nouer une alliance internationale avec une compagnie étrangère. Air France-KLM, qui détient déjà 2% de la compagnie italienne, s’est dite prête à prendre une participation minoritaire. British Airways et Lufthansa seraient aussi sur les rangs.

 11/09/2008 16:25:46 – Â© 2008 AFP