[11/09/2008 18:15:01] PARIS (AFP)
Les salariés de Renault ont observé jeudi dans plusieurs sites du groupe automobile français des débrayages d’ampleur diverse, globalement limités, pour protester à l’appel de la CGT contre le projet de de 4.000 emplois en France présenté mardi par la direction. La CGT s’est félicitée, dans un communiqué, que “plus de 2.000 salariés” aient participé au mouvement au cours duquel les 41.000 salariés de Renault s.a.s (maison-mère) étaient appelés à cesser le travail pendant deux heures. Mais “il est trop tôt pour faire un bilan (…) puisque les équipes du soir ou de nuit (…) n’y ont pas encore participé”, a-t-elle souligné. En revanche, concernant les équipes du matin, le syndicat a souligné la “participation de plus de 400 personnes à Cléon ainsi qu’à Sandouville”, en Seine-Maritime, où la grève a duré quatre heures. Une délégation d’élus haut-normands doit être reçue mercredi prochain par la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, pour évoquer le devenir de cette usine, où 1.000 emplois sur 3.700 vont être supprimés. Pour beaucoup de salariés, ce plan n’est qu’une étape vers la fermeture. “Les carottes sont cuites: Sandouville fermera d’ici deux ans, trois ans…. Il faut faire monter la vapeur pour obtenir le maximum”, a témoigné William, un retraité qui continue de diriger le club sportif du site.
Ailleurs sur le terrain, la mobilisation a été moindre comme à Flins (Yvelines) et à Douai (Nord) où seuls une vingtaine de grévistes se sont rassemblés dans la matinée, alors que 1.522 salariés sur 5.600 sont potentiellement concernés par le plan, selon la CGT et la direction. La direction du groupe a comptabilisé 1,6% de grévistes à Flins, 9,6% à Cléon, 6,3% à Sandouville et 4,7% au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), assurant que certains sites n’ont pas du tout été touchés. Pourtant, “les gens sont inquiets”, a indiqué à l’AFP Alain Gueguen, syndicaliste Sud au Technocentre où sont imaginés les futures modèles de la marque. Selon ce dernier, “800 à 1.000 emplois devraient y être supprimés”. La direction a assuré jeudi matin qu’elle pourrait “apporter des modifications” à son projet en fonction de l’avis des syndicats. Les candidats au départ ont jusqu’au 30 avril 2009 pour se porter volontaires. Christine Lagarde a promis d’être “extrêmement attentive” à la mise en oeuvre du plan de “départs volontaires”. Le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez a demandé à l’entreprise d'”assumer la reconversion” des bassins d’emploi concernés. Selon la direction, une autre annonce portant sur 2.000 départs volontaires supplémentaires en Europe, dont 900 en France, devrait être officialisée devant les syndicats le 18 septembre, lors d’un comité restreint du comité de groupe. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, a déclaré que l’Etat préférait “les départs volontaires aux licenciements” et avait “insisté pour qu’il en soit ainsi” auprès de Renault. “En tant qu’actionnaire (15%), l’Etat sera doublement vigilant”, a-t-il dit. L’automobile au sens large assurait encore en France l’emploi de 2,46 millions de personnes fin 2007, soit 10% environ de la population active occupée. Mais ce chiffre ne doit pas masquer une forte dégradation: entre 2000 et 2007, l’industrie automobile au sens strict (sans les emplois induits) a connu une baisse de 14,3% des effectifs, passant de 321.000 à 275.000 salariés, selon le CCFA (constructeurs automobiles). |
||||
|