La Bourse de Paris reste sous l’emprise du secteur financier américain

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[13/09/2008 10:36:16] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, ballotée entre les espoirs suscités par Freddie Mac et Fannie Mae et les déboires de la banque américaine Lehman Brothers, devrait rester suspendue la semaine prochaine aux nouvelles du secteur financier.

Après une première semaine de septembre calamiteuse, la plus mauvaise pour le CAC 40 depuis mars 2003 (-6,38%), l’indice vedette a repris 3,24% sur la semaine écoulée pour terminer à 4.332,66 points, ramenant à 22,83% ses pertes depuis le début de l’année.

Cette reprise masque une évolution en dents de scie, puisque la place parisienne a bondi de 3,42% lundi grâce au plan de soutien aux géants américains du refinancement hypothécaire, avant d’abandonner 2,09% sur les trois séances suivantes, plombées par Lehman, puis de regagner 1,97% vendredi.

“L’aversion au risque reste de rigueur sur le marché (…), reflétant la nervosité des opérateurs face aux craintes persistantes de récession générale”, a commenté Cyril Beuzit, stratégiste de BNP Paribas, notant que le sauvetage de Freddie Mac et Fannie Mae “n’a apporté qu’un soulagement passager”.

Certes, rappelle le courtier Aurel, la mise sous tutelle des deux sociétés par le Trésor américain épargne aux banques de nouvelles provisions et, surtout, apporte des liquidités susceptibles de favoriser “un redressement progressif du marché immobilier”. Mais “préoccupés par d’autres annonces négatives de la part de banques américaines”, au premier rang desquelles l’absence de solution pour recapitaliser Lehman Brothers, “les marchés ont pour l’instant réagi de manière décevante à ce plan”, ajoutent les économistes d’Aurel.

Cette nervosité devrait persister jusqu’à ce que le Trésor et la Réserve fédérale américaine, qui ont pris en main jeudi le dossier de la banque d’affaires en difficulté, orchestrent la reprise de Lehman par des investisseurs privés.”On attend une annonce importante ce week-end ou la semaine prochaine. Comme celui de Bear Stearns en mars, le sauvetage de Lehman Brothers devrait faire remonter les indices à court terme, mais ne suffira pas à ramener le calme”, tempère Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert.

Selon lui, “il y aura peut-être d’autres banques en péril derrière, comme le montre la chute de près de 25% du titre Merrill Lynch en trois jours”. Les résultats trimestriels de Goldman Sachs et Morgan Stanley attendus mardi et mercredi devraient “créer de la tension et de la volatilité”.

Au-delà de la crise financière, les investisseurs s’inquiètent de voir les signes d’un ralentissement mondial se multiplier et jeter le trouble sur les niveaux de bénéfices des sociétés attendus par les analystes pour 2009, ajoute le gérant.

Pourtant, certains stratégistes adoptent progressivement un ton plus optimiste sur les marchés actions, jugeant que le net reflux des cours du pétrole et la remontée du billet vert créent un environnement bien plus favorable qu’au début de l’été.

“Les vents contraires sont en train de s’atténuer”, résume Alain Bokobza, responsable de la Stratégie Actions Europe à la Société Générale, jugeant notamment que “ceux qui s’attendent à un effondrement de l’économie américaine d’ici la fin de l’année vont être déçus”. Selon lui, et “pour la première fois depuis un an”, il devient temps de s’intéresser aux valeurs sensibles au niveau du dollar et aux secteurs “les moins chers”, comme la consommation et la distribution, que le marché devrait redécouvrir après les avoir boudés.

Euronext (CAC 40)

 13/09/2008 10:36:16 – Â© 2008 AFP